En suivi à cet édito du Devoir intitulé «Les colonisés», on penserait qu’un commentaire du commissaire aux langues officielles Graham Fraser aurait été approprié en réponse à cette récente décision de la Cour Suprême sur les droits linguistiques en Colombie-Britannique et le tollé qu’elle suscite au Québec.
La décision rendue publique en plein creux d’été un vendredi est grave de conséquences, puisqu’elle établit une jurisprudence sur la base d’une loi britannique datant de 1731 en ce qui a trait à l’utilisation unique de l’anglais devant les tribunaux de cette province.
Les provinces qui ne disposaient d’aucune législation à cet égard sont maintenant marquées à jamais: soit la Colombie-Britannique, l’Alberta, la Saskatchewan, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve/Labrador (TNL). Cela avant même que l’obligation de bilinguisme des juges de la Cour Suprême ne s’estompe.
L’auteur de Sorry, I don’t speak French et ancien journaliste aurait pu, au strict minimum, regretter cette absence du traitement de l’information associée aux langues officielles dans les médias du Canada anglais.
Avec un peu plus de cran, il aurait pu signaler que rendre un tel jugement en été démontrait un manque de jugement quelque part. Que CBC n’ait pas couvert, pas mieux. Invoquer l’argument de ne pas se mêler des choix éditoriaux pour la «liberté» de l’information ne tient pas la route.