Buy My Rent: une protection pour les petits propriétaires

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Publié 15/03/2011 par Vincent Muller

«En tant que propriétaires, on a souvent eu des problèmes avec les locataires donc on a voulu chercher une solution», explique Martin Poirier PDG de Buy My Rent, entreprise basée à Ottawa qui, pour une cotisation mensuelle, propose de couvrir jusqu’à trois mois de loyer impayés.

Les deux associés de Martin Poirier sont l’un avocat et l’autre informaticien. Tous les trois sont des petits propriétaires.

«On cherchait une sorte d’assurance, et j’ai découvert ce concept au Royaume-Uni, mais ça n’existait pas au Canada ou aux États-Unis», explique Martin Poirier qui a donc décidé d’exploiter le filon au Canada. «Ici, on a calculé qu’en moyenne le propriétaire perd 2150$ par locataire», précise-t-il.

Cotisation mensuelle

«On assure le loyer, mais nous ne sommes pas une compagnie d’assurance. On achète les dettes d’une manière unique», souligne-t-il en continuant d’expliquer le fonctionnement de son entreprise: «Le remboursement payé au propriétaire est basé sur le coût du membership qu’il paye à partir du début de la mise en location. La cotisation payée par le propriétaire est basée sur le prix du loyer, par exemple pour un loyer de 1000$ par mois, il payera 35$», explique Martin Poirier. Une autre formule proposée couvre un montant équivalent à 4 mois de loyer.

«Le propriétaire dont les loyers n’ont pas été payés remplit d’abord une demande à la Commission de la location immobilière, comme la loi le lui oblige. Ça prend environ un mois. Une fois la réponse obtenue, Buy My Rent achète les jugements et le propriétaire qui a souscrit au service peut obtenir le remboursement de 3 mois de loyer impayé au maximum par période de 12 mois.

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Pas de processus de recouvrement

«On rachète la dette, mais il n’y a pas de processus de recouvrement auprès du locataire. Parfois la dette est vendue, si elle est vendable, mais il n’y a aura pas de collecte de fonds, on ne la vend pas à des agences de recouvrement, on ne veut pas que quelqu’un dérange le locataire».

«Les petits propriétaires sont plus vulnérables, car, contrairement aux grands groupes qui ont leurs agences de recouvrement, ils ont beaucoup de difficultés à récupérer des loyers impayés» continue Martin Poirier pour qui ce service pourrait également faciliter les règlements à l’amiable sans avoir forcément recours à l’expulsion: «Le propriétaire dépose une plainte devant la Commission de la location immobilière, mais il n’est pas obligé de demander l’expulsion du locataire», explique Martin Poirier pour montrer que le propriétaire peut obtenir un remboursement tout en trouvant des arrangements avec son locataire.

Celui-ci dit également avoir un projet de création d’un service similaire pour les locataires à Toronto qui auraient du mal à trouver un logement, car ayant eu des retards de payement auparavant. Dans ce cas, ils pourraient proposer eux-mêmes de payer la cotisation mensuelle pour que leur propriétaire bénéficie d’un remboursement en cas de non-payement du loyer.

Propriétaires intéressés

De leur côté, certaines associations de propriétaires, comme l’Association des propriétaires de l’Ontario, commencent à s’intéresser à ce service. «L’Ontario est l’une des provinces qui favorisent le plus les locataires», explique Mathieu Mazur-Goulet, l’un des bénévoles de l’association, propriétaire de trois unités. «Ça peut prendre des mois pour faire sortir un locataire et ça peut coûter très cher. Pour un petit propriétaire, ça peut être très difficile, moi si on ne me paye pas un loyer ou deux je ne peux pas payer mon hypothèque.»

Situations difficiles

Celui-ci souligne quelques-unes des situations difficiles auxquelles peuvent être confrontés les propriétaires ontariens: «Si quelqu’un qui dépend de l’aide sociale ne peut plus payer son loyer, il n’y a aucun moyen de récupérer l’argent. Si un locataire décide de quitter un appartement sans donner le préavis légal de deux mois, le propriétaire ne peut pas relouer l’appartement avant d’avoir prouvé, devant la Commission de la location immobilière, que le locataire est parti et n’a pas l’intention de revenir, même si le bail est arrivé à expiration».

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«C’est une nouvelle entreprise donc on n’a pas d’expérience avec elle, mais c’est un service qui pourrait être très utile», conclut-il.

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