Budget fédéral 2008: la francophonie sur sa faim

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Publié 04/03/2008 par Ulysse Gry

Le ministre des Finances James Flaherty a dévoilé ce 26 février le nouveau budget fédéral. Frileux et hésitant malgré quelques innovations notables, le gouvernement se protège d’un probable ralentissement de l’économie. La francophonie, elle, est quelque peu oubliée.

«Perplexe.» À la lecture du troisième budget du gouvernement Harper, la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) exprime son scepticisme devant la remise «au prochain exercice» de l’attendue nouvelle stratégie en matière de Langues officielles. Une situation qualifiée de «déroutante » par Raymonde Boulay-LeBlanc, présidente de l’organisme.  

La Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA) n’était pas en reste, se demandant par la voie de sa présidente Lise Routhier-Boudreau, à quoi auront servi «tout le temps et l’argent qui ont été investis dans les consultations avec Bernard Lord et tout le travail que nous avons fait pour définir nos priorités lors du Sommet des communautés francophones et acadiennes».

Ce délai supplémentaire dans la stratégie en matière de Langues officielles et la promotion du bilinguisme canadien est d’autant plus surprenant que les investissements de l’actuel Plan d’action prendront fin le 31 mars prochain. Qu’adviendra-t-il alors?

«C’est rire du monde! Et voilà pour la culture!» Mauril Bélanger, député d’Ottawa-Vanier et porte-parole de l’Opposition officielle pour le Patrimoine canadien, la francophonie et les langues officielles, dénonçait également un manque d’appui pour la culture canadienne.

Porteurs de cohésion sociale et des développements économiques si chers au gouvernement, les secteurs de la Culture et des Arts connaissent aussi quelques désillusions. Pour cause, le nouveau budget compte en grande partie sur l’argent lié aux Jeux Olympiques et paralympiques de 2010 (dont 140 millions $ pour les athlètes et 25 pour les porteurs de la flamme) pour les financer, invoquant la dimension culturelle obligatoire des Jeux.

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Si les dépenses culturelles ne sont toutefois pas réduites en cette période de froid économique, les initiatives semblent légèrement gelées, au même titre que le domaine des langues officielles.

Sous couvert d’un budget «prudent, rigoureux et réaliste», face au «défi de l’incertitude économique mondiale», comme se justifiait le ministre des Finances dès le second paragraphe de son introduction, certains investissements, pourtant longtemps discutés, passent donc à la trappe.

Le discours, caractéristiquement bref, l’assène: on se protège non pas avec des dépenses d’infrastructures, mais en tentant de consolider les bases économiques, avec équilibre budgétaire, baisse de la fiscalité personnelle et des sociétés, incitation à l’épargne (les nouveaux comptes d’épargne libres d’impôts), et réduction de la dette annoncés.

Cette austérité dans le budget s’explique aussi par la réduction des impôts et des taxes, fièrement annoncée par James Flaherty. À côté de quoi 400 millions $ seront octroyés pour l’embauche de nouveaux policiers de première ligne et 282 millions pour les anciens combattants.

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