La naissance et la lutte d’un bébé prématuré fait rarement l’objet d’une autofiction ou d’un récit personnel. Petits géants, de Pier Courville, relève ce défi deux fois plutôt qu’une.
La Franco-Ontarienne née à Sudbury et vivant maintenant à Montréal décrit avec acuité le cheminement d’un couple confronté au carcan du milieu hospitalier lorsqu’il essaie tout simplement de protéger ses jumeaux nés trois mois avant terme.
J’ai une sœur jumelle, mais nous ne sommes pas nés prématurément. J’ai néanmoins lu ce récit avec fébrilité. Il prend la forme d’un journal intime qui s’étend sur 109 jours, du 17 septembre au 3 octobre.
Prénoms celtique et hébreu
Les jumeaux naissent le dimanche 17 juin, jour de la Fête des Pères. Lou arrive à 1h22 et pèse 930 grammes; Noam suit à 1h24 et pèse 635 grammes. Lou est un prénom celtique qui signifie lumière; Noam est un nom hébreu qui signifie sucrerie ou douceur.
Le récit est écrit au «je». Pier Courville accouche trois mois avant la date prévue, par voie césarienne. Elle cisèle bien ses mots avec des expressions comme «couches de peau tranchées» et «plusieurs couches de douleurs». Quand Lou et Noam sont dans la salle des soins intensifs, les alarmes sonnent et les larmes coulent.