à 13h24 HNE, le 3 décembre 2011.
TUNIS, Tunisie – Un bras de fer à distance a opposé samedi plusieurs milliers de manifestants islamistes et de modernistes-laïcs devant le siège de l’Assemblée constituante au Bardo, près de Tunis.
Intercalé au milieu de la chaussée, un dispositif policier s’employait, à l’aide de barrières, à séparer les deux camps et éviter les risques d’affrontements.
« Je pleure de voir la Tunisie ainsi divisée », confiait un commerçant, Mongi Khamassi, 65 ans, observant ce « spectacle désolant ». « Ce n’est pas ça la Tunisie. Ils pensent que nous sommes contre eux, contre la religion. Ce n’est pas vrai, nous aussi nous sommes des musulmans », expliquait une professeure de sociologie, M.H. « Ces gens-là sont instrumentalisés à l’évidence », opinait-elle.
Brandissant des drapeaux d’Ennahdha, le parti islamiste vainqueur des dernières élections, et d’autres noirs du Hizb Ettahrir (parti de la libération), un mouvement salafiste radical non reconnu, les islamistes étaient venus en force contrecarrer un sit-in observé sur les lieux depuis trois jours par des militants d’associations modernistes et de gauche. Ces derniers dénoncent notamment ce qu’ils considèrent comme une « volonté d’hégémonie » d’Ennahdha.