Bonne année?

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Publié 22/01/2008 par Gérald Fillion

C’est un début d’année particulièrement difficile pour l’économie et les marchés d’Amérique du Nord. Les signes de récession se multiplient aux États-Unis, les marchés boursiers dégringolent et les politiciens tentent par tous les moyens de ne pas se montrer trop pessimistes.

Les statistiques économiques font pourtant état d’une baisse généralisée de l’activité économique chez nos voisins du sud. Les données en ce qui a trait à la construction résidentielle et au secteur immobilier démontrent clairement un effondrement du marché. Tout cela a un impact sur la psychologie des citoyens-consommateurs et épargnants, dont la confiance est ébranlée.

Ce niveau de confiance envers l’économie est important puisqu’il est directement lié à la consommation, qui représente 70% du produit intérieur brut aux États-Unis et au Canada. Autrement dit, la consommation n’est ni plus ni moins que le moteur de l’économie.

Et, quand les gens décident d’annuler ou de reporter des achats, c’est l’économie dans son ensemble qui en ressent les répercussions: moins de ventes, moins de production, moins d’emplois. C’est donc dans ce contexte que la banque centrale américaine et le gouvernement Bush doivent prendre des décisions qui sont très importantes.

D’une part, la FED va probablement baisser ses taux d’intérêt à plusieurs reprises pour stimuler la consommation.
Et puis, le président Bush entend en faire autant en réduisant, une fois de plus, les impôts. Cette possible récession ne doit pas nous étonner. Nous vivons dans un monde riche, de forte consommation. Et, il est clair qu’à un moment ou à un autre, l’élastique de l’endettement doit céder. Nous y sommes peut-être…

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Une vente contestée…

La décision de la société canadienne MacDonald Dettwiller de vendre sa division responsable de la fabrication du célèbre bras canadien à une entreprise américaine suscite beaucoup de mécontentement.

L’ancien ministre libéral des Affaires étrangères Lloyd Axworthy a lancé un appel, la semaine dernière, en faveur du blocage par Ottawa de cette transaction, évaluée à 1,3 milliard de dollars.

L’ex-politicien s’oppose à la vente de la division aérospatiale de MacDonald Dettwiler à Alliant Tech Systems puisque la société du Minnesota fabrique des armes, notamment des mines antipersonnel. Or, Lloyd Axworthy a grandement contribué à la signature de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel en 1997 et selon lui, cette transaction ne respecte pas ce traité international.

Des millions pour les banques…

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Trois banques canadiennes ont pris les grands moyens pour se renflouer la semaine dernière dans le but d’éponger les pertes engendrées par la crise du crédit et les investissements malheureux dans les titres adossés à des prêts hypothécaires à risque.

D’abord, la banque CIBC va émettre pour 2,75 milliards de dollars d’actions à plusieurs investisseurs, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec, le milliardaire Li Ka-Shing de Hong Kong et Marchés mondiaux CIBC.

Cette banque-là est la plus affectée de toutes les institutions au pays par la dégringolade des marchés financiers et du crédit dans les derniers mois. La Banque Nationale, également fort touchée, va émettre des actions pour une valeur de 400 millions de dollars. Et, la Scotia, qui en a profité pour demander la levée des restrictions sur les fusions bancaires, se contente d’une émission de 200 millions de dollars.

Une politique de l’auto

Le grand patron de Chrysler milite en faveur de l’adoption d’une politique de l’automobile au Canada. Tom LaSorda, orginaire de Windsor en Ontario, s’attend à ce que l’industrie automobile du pays perde en compétitivité au cours des prochaines années si rien n’est fait pour aider à la situation financière des constructeurs.

Selon le pdg de Chrysler, les entreprises de l’auto quittent le Canada au profit du Mexique et de la Chine, où les coûts de construction d’installations de fabrication sont moins élevés.

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En tenant compte des avantages sociaux, les salaires sont 25 dollars l’heure plus élevés au Canada qu’aux États-Unis, selon le patron de Chrysler…

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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