Dimanche dernier, en revenant à ma voiture après avoir aidé ma fille de 15 ans à porter ses effets dans la cabine de son camp d’été, je vois une mère jouant la cool détachée qui lance à son fils, lequel ne se retourne même pas: «OK, bye»… Auquel elle ne peut s’empêcher d’ajouter un chevrotant «Have fun!».
Nos regards se croisent. Et, dans un de ces instants de complicité qui arrivent souvent entre étrangères dans le même bateau, la mère s’épanche, les yeux mouillés (traduction libre et condensée de ses propos): «On passe un temps fou à chercher un camp. On paye cher. On prépare tout ce qu’il faut selon La Liste fournie par le camp. On les conduit, tout excitée pour eux. Pis ils nous laissent, sans un merci.»
Ce à quoi elle ajoute, en pointant la petite soeur apparemment toute contente d’avoir enfin sa mère pour elle seule: «Je vais maintenant retourner à la maison et serrer celle-là dans mes bras.»
Dans ces moments de frustration, on en arrive à oublier pourquoi on voulait les envoyer au camp en premier lieu.
Sur la route des expériences de vie
Je crois que nous le faisons parce que nous espérons, en les sortant du quotidien et du connu, qu’ils vivront l’expérience de leur vie… voire même, qu’ils se découvriront une passion bien à eux. Bien sûr, dans notre scénario idéal ils nous quittent, radieux et éperdus de reconnaissance pour tout ce qu’on a fait pour eux.