Boileau réclame des changements pour faciliter le transfert d’écoles entre conseils scolaires

«Quand le plus élémentaire devient secondaire»

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Publié 28/06/2011 par l-express.ca

Le commissaire aux services en français de l’Ontario, François Boileau, demande au gouvernement provincial de modifier les règlements et les lois du secteur de l’éducation pour faciliter le transfert, entre conseils scolaires, de terrains et propriétés inutilisés ou jugés excédentaires.

Cette demande figure au nombre des recommandations d’un document publié ce mardi 28 juin intitulé Quand le plus élémentaire devient secondaire.

Le rapport d’enquête découle d’une série de plaintes de parents faisant état d’un manque d’écoles francophones à Toronto, notamment au niveau secondaire. Selon ces parents, cette situation les oblige à choisir entre un long trajet pour se rendre à une école souvent surpeuplée ou le transfert de leurs enfants dans une école du secteur anglophone.

L’édifice du Collège français, rue Carlton, ne peut accueillir plus de 400 élèves, ce qui force le Conseil scolaire Viamonde à louer temporairement un second campus pour 200 élèves. Les francophones catholiques, eux, n’ont pas d’école secondaire au centre-ville. En vertu d’un accommodement proposé récemment par la ministre de l’Éducation, Leona Dombrowsky, le conseil public et le conseil catholique partageront le West Toronto Collegiate du TDSB à partir de septembre 2012, ce qui donnerait à chaque conseil francophone 450 nouvelles places.

Plusieurs écoles élémentaires publiques et catholiques francophones sont également remplies à pleine capacité, tandis que de nombreuses écoles anglophones sont à moitié vides.

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«Notre enquête a confirmé que le nombre d’écoles de langue française à Toronto est proportionnellement insuffisant en regard du nombre de francophones», a déclaré François Boileau. «Il s’agit d’une situation particulièrement frustrante pour les familles qui habitent dans des quartiers où il y a des écoles excédentaires disponibles. Le processus d’acquisition doit être revu, amélioré et plus transparent.»

L’enquête du commissaire a mis à jour plusieurs lacunes dans le Règlement 444/98, qui régit la vente de propriétés scolaires excédentaires, dont des obstacles causés par des intérêts propres aux conseils scolaires. «Ce sont les conseils scolaires qui ont le contrôle des immobilisations alors qu’en fait, ce devrait être la responsabilité du ministère de l’Éducation, puisqu’il constitue une partie impartiale dont la vision est axée uniquement sur l’éducation, et non sur les profits» écrit le commissaire Boileau.

La ministre Dombrowsky a reconnu, lors d’une rencontre à Queen’s Park le 16 mai avec des parents francophones, que la difficulté d’amener le conseil scolaire public anglophone à se départir de certains édifices scolaires sous-utilisés était un problème.

Le commissaire réclame que le Règlement 444/98 soit modifié «afin que le ministère de l’Éducation ait le pouvoir d’ordonner aux conseils scolaires de vendre des sites inutilisés ou excédentaires dans des situations bien définies».

Le commissaire recommande aussi que le ministère appuie davantage les conseils scolaires pour des projets d’immobilisations conjoints en fournissant des mesures incitatives.

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Enfin, le commissaire demande au ministère de calculer les besoins pour des écoles francophones «en utilisant la définition inclusive de francophone (la DIF), qui tient compte des Ontariens qui parlent le français à la maison, mais qui n’ont ni le français ni l’anglais comme langue maternelle».

«L’éducation au secondaire joue un rôle déterminant dans la consolidation des compétences linguistiques et dans la construction identitaire», conclut François Boileau. «Quand il n’y a pas d’école de langue française près de la maison et, quand il existe des options beaucoup plus accessibles et plus variées dans le système anglais, il devient difficile de justifier à un enfant la nécessité pour lui de voyager plusieurs heures en ville pour fréquenter l’école de langue française.»

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