Candidat malheureux à la course à la chefferie libérale fin 2006, Bob Rae n’a pas dit son dernier mot. L’ancien Premier ministre NPD (Nouveau parti démocrate) de l’Ontario (1990-1995) renoue avec la politique après dix années d’absence, en se présentant comme candidat libéral dans la circonscription de Toronto-Centre. Forteresse libérale – son prédécesseur Bill Graham en était à son 5e mandat – la circonscription ne représente pas vraiment un danger pour Bob Rae. C’est dans un excellent français, appris à Genève alors que son père y était diplomate, qu’il a répondu aux questions de L’Express.
L’Express: Quelle doit être la place du français dans le Canada du XXIe siècle? Le français a-t-il toujours la même légitimité malgré la présence croissante d’autres langues issues des dernières vagues d’immigration?
Bob Rae: Le Canada doit continuer à mettre l’accent sur le français même si la réalité de l’immigration fait que le français est devenu une langue parmi d’autres. Au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Ontario, le français demeure une langue fondatrice du pays, alors son statut restera toujours particulier. Les autres langues parlées dans ce pays ne sont ni officielles ni fondatrices et il est important de reconnaître la différence. Le Canada est synonyme de bilinguisme.
Comme le dénonçait un de nos chroniqueurs récemment, la communication de votre campagne électorale se fait exclusivement en anglais. Quelles sont vos explications?
C’est vrai que nous communiquons avec les gens de la circonscription essentiellement en anglais. Ceux qui travaillent dans ma campagne sont-ils tous bilingues? Non.