Printemps 2008: la hausse vertigineuse des prix d’aliments de base comme le riz, le blé et le maïs provoque des émeutes aux quatre coins de la planète. Au banc des accusés, les biocarburants. Un an plus tard, rien n’est tout à fait réglé, mais la science s’en est mêlée.
Si l’on se fie aux récentes annonces de groupes de chercheurs et d’entreprises spécialisées en énergies vertes, l’époque où l’on mélangeait à l’essence de nos voitures de l’éthanol fabriqué à partir de cultures alimentaires comme le maïs et la canne à sucre ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir. Place aux biocarburants de deuxième génération, qui valorisent plutôt des résidus agricoles et forestiers, ou même des déchets domestiques!
Enerkem, une entreprise de Montréal, a annoncé la mise en chantier cette année d’une usine qui transformera une partie des déchets domestiques de la ville d’Edmonton en éthanol et méthanol, deux alcools pouvant servir de carburant. À partir de 2011, cent mille tonnes de déchets serviront à produire 36 millions de litres par année de biocarburant, l’équivalent en consommation d’essence de 15 000 voitures.
Plus près de chez nous, Enerkem met la touche finale à une usine à Westbury, près de Sherbrooke, qui transformera des poteaux d’électricité usagés en éthanol.
Enerkem « recycle les molécules de carbone ». Le bois des poteaux est transformé en gaz de synthèse dans un réacteur à haute température par simple réaction entre le carbone du bois et de la vapeur soumis à une forte chaleur.