Vendredi dernier, j’ai suivi avec intérêt les travaux de la Chambre des communes alors que, de 13h30 à 14h30, les députés fédéraux ont débattu en 2e lecture le projet de loi C-208.
Ce projet vise à modifier la Loi sur la Cour suprême en créant une nouvelle condition de nomination des juges au plus haut tribunal du pays selon laquelle ceux-ci devront comprendre le français et l’anglais sans l’aide d’un interprète.
Il s’agit de la 3e tentative du député d’Acadie-Bathurst, Yvon Godin, pour s’assurer qu’en Cour suprême, on puisse être compris dans la langue officielle de son choix et que, conformément au paragraphe 16 (1) de la Charte canadienne des droits et libertés, le français et l’anglais bénéficie d’un statut et des droits et privilèges égaux quant à leur usage dans cette institution du Parlement.
Représentant la circonscription de Moncton-Riverview-Dieppe, le député Robert Goguen a été le seul Conservateur à participer à cette première heure du débat. Toutefois, puisqu’il occupe la fonction de secrétaire parlementaire du ministre de la Justice, ses propos représentent la position gouvernementale.
Il a allégué que «l’adoption du projet de loi C-208 équivaudrait à accorder plus d’importance aux considérations linguistiques qu’au mérite» et il a affirmé que «le bilinguisme… ne doit pas prévaloir sur le mérite et l’excellence des juges sur le plan juridique ainsi que sur la représentation régionale… Nous ne pouvons pas appuyer le projet de loi…»