Bell Canada ou Bell USA?

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Publié 03/04/2007 par Gérald Fillion

Est-ce qu’un jour Bell Canada deviendra Bell USA? Avec la rumeur lancée par le Globe and Mail la semaine dernière, voulant qu’une firme d’investissement privé de New York soit sur le point de faire une offre pour BCE, plusieurs analystes se demandent si Ottawa ne serait pas sur le point d’accepter que des sociétés étrangères deviennent propriétaires d’entreprises de télécommunications au Canada.

Le ministre fédéral de l’Industrie Maxime Bernier s’est montré ouvert à l’idée et des spécialistes en télécommunications, comme l’avocate Johanne Lemay chez Lemay Yates et Associés, sont d’avis que le gouvernement pourrait modifier l’encadrement réglementaire d’ici la fin de l’année.

Présentement, un groupe comme Bell Canada ou Telus peut être détenu par des groupes étrangers jusqu’à 46,7% des actions. Le contrôle des votes et du conseil d’administration doit demeurer entre des mains canadiennes.

Dans ce contexte, si la firme américaine veut aller de l’avant avec une offre pour BCE, elle doit le faire avec un gros joueur canadien, une caisse de retraite comme Teachers par exemple. C’est peut-être ce qui va se passer. Mais, peut-être aussi que Maxime Bernier sera tenté de faciliter les choses et de donner encore plus de place au marché libre pour qu’il agisse selon sa propre raison et sa propre logique.

Une telle chose se ferait au bénéfice des investisseurs sans doute, mais elle pourrait être défavorable aux employés. Selon le syndicat des communications, une transaction qui donnerait le contrôle à une société américaine serait tout simplement une «catastrophe».

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Expansion bancaire

Deux gros développements pour l’une des grandes banques de la rue Bay, la banque Scotia, la semaine dernière. D’abord, la société a annoncé mercredi l’ouverture d’un bureau à Istanbul en Turquie pour lui permettre d’étendre ses activités dans le pays.

Et puis, le lendemain, la Scotia a annoncé l’acquisition de près de 25% des parts de la Thanachart Bank, huitième plus grande banque en Thaïlande, très active dans le secteur du prêt automobile. Cette transaction est évaluée à 240 millions de dollars canadiens et elle prévoit que la Scotia pourra gonfler sa participation à 49% d’ici le 31 décembre prochain.

La Scotia est en Thaïlande depuis 25 ans.

Verte Ontario

L’industrie de l’auto en Ontario pourrait se positionner comme leader en matière de véhicules verts. Le gouvernement McGuinty entend créer un fonds de plusieurs centaines de millions de dollars pour encourager le développement de technologies propres automobiles.

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L’industrie pourrait ainsi se démarquer dans un marché de véhicules plus légers et moins polluants. Cette démarche s’inscrit dans le plan vert de l’Ontario, qui sera dévoilé bientôt.

Xstrata aime beaucoup l’Ontario

Une autre entreprise minière canadienne passe aux mains d’une société étrangère. L’entreprise suisse Xstrata achète un deuxième groupe ontarien en quelques mois. Après avoir acquis Falconbridge l’été dernier, Xstrata met la main sur le producteur de nickel LionOre Mining pour 4,6 milliards de dollars canadiens.

Le conseil d’administration de la société torontoise a déjà approuvé la transaction. Est-ce une bonne affaire? Peut-être que oui, peut-être que non. Le prix du nickel a doublé en 2006 et il est peut probable, selon les analystes, que les cours du nickel grimpent encore en 2006, du moins de façon aussi importante.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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