Beaucoup de bruit pour rien

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Publié 19/08/2008 par Annick Boulay

Le 22 août prochain, Céline Dion se produira sur les Plaines d’Abraham dans le cadre du 400e anniversaire de la Ville de Québec. Nul doute que la diva comblera ses fans. Elle est reconnue pour offrir des performances extraordinaires pour qui s’intéresse à son genre musical.

La veille de ce spectacle, la chanteuse sera au Palais Montcalm pour y recevoir un doctorat honoris causa de l’Université Laval. Cette candidature a beaucoup fait jaser dans les chaumières de la Vieille Capitale. Bien qu’il faut reconnaître le talent et l’impressionnante feuille de route de la native de Charlemagne, c’est plutôt le processus entourant sa candidature qui doit être remis en question.

Un rappel des fait

Lors de la réunion du Conseil universitaire (CU) du 5 février dernier, l’Université Laval a présenté la candidature de Céline Dion pour recevoir un doctorat honorifique de l’institution. Outre la star, la liste soumise aux membres du CU contenait les noms de Bill Clinton, Al Gore, Bill Gates et Oprah Winfrey.

La candidature de Céline n’a pas fait l’unanimité puisque, après discussions, 19 membres du CU l’ont approuvée alors que 15 s’y sont opposés. Les autres candidatures figurant sur la liste ont également été soumises au vote. Des cinq nominations, seule la Canadienne a accepté l’honneur offert par l’Université Laval.

En catimin

Ce n’est qu’en fin d’après-midi la journée précédant la réunion du CU, que les membres siégeant sur ce conseil ont été avisés qu’un point portant sur les doctorats honorifiques allait être ajouté à l’ordre du jour.

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L’importance de la question n’aurait-elle pas dû nécessiter un peu plus de temps pour les membres du CU afin d’examiner les candidatures? L’Université Laval était-elle à ce point certaine de la valeur des candidats et de l’approbation du CU pour négliger de donner un temps de réflexion approprié dans les circonstances?

De toute évidence, le comité des doctorats d’honneur ne s’attendait pas à ce qu’une levée de boucliers de la part de la communauté universitaire ne vienne contrecarrer ses plans. Pourtant, une question d’une telle importance aurait dû faire l’objet de beaucoup plus de préparation de la part du comité. En adoptant une telle conduite, l’Université Laval a donné l’impression de vouloir faire approuver les candidatures sur un coin de table.

Mais où est le lien

Des cinq nominations, seule Céline est Canadienne. Sa candidature respecte les deux critères principaux dans l’attribution des doctorats soit, le rayonnement (la réputation, la renommée et l’influence) et le caractère exemplaire de la personne honorée. Par contre, là s’arrêtent ses liens avec l’institution. En étirant la sauce, on peut comprendre que l’institution veuille décerner un doctorat honoris causa à une Québécoise qui est attachée à une ville lui ayant donné sa première chance sur les planches et qui plus est, performe dans un domaine enseigné dans ses murs.

Toutefois, on comprend mal le lien entre les candidatures de quatre États-uniens et l’Université Laval. C’est à se demander si l’institution a délibérément présenté des personnalités relativement loufoques ou peu susceptibles d’accepter l’honneur pour être certaine de voir celle de Céline Dion être acceptée!

N’y avait-il pas d’autres Canadiens à honorer qui auraient pu être de meilleurs choix en cette année de célébration dans la Capitale? Le meilleur est-il toujours seulement de l’autre côté de la frontière?

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Une simple stratégie

L’Université Laval a voulu profiter de la frénésie entourant le 400e de la Ville de Québec pour frapper un grand coup et décerner un doctorat honorifique à cinq personnalités internationales. On comprend ici l’intérêt de l’Université de profiter du fait que tous les projecteurs seront tournés vers Québec pour attirer l’attention sur elle-même.

Par contre, le président du comité des doctorats d’honneur, M. Marc Pelchat, aurait avoué que la Ville de Québec aurait participé à l’élaboration de la liste afin d’attirer les candidats dans la Vieille Capitale et mousser les Fêtes du 400e à l’étranger.

Or, à partir du moment où l’on sait qu’il s’agit peut-être plus d’un coup de visibilité provenant de la Ville de Québec qu’un honneur sincère attribué à ces personnalités, que devient alors la valeur réelle des doctorats émis?

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