BCE: pourquoi un tel gâchis?

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Publié 27/05/2008 par Gérald Fillion

Est-ce que BCE aurait pu éviter une défaite en cour face aux détenteurs de titres obligataires? Peut-être. Sûrement, en fait.

BCE a refusé de verser une compensation à ses créanciers obligataires, qui voient leurs investissements perdre de la valeur dans la transaction prévoyant la vente de BCE à un consortium dirigé par Teachers.

BCE n’a pas voulu négocier une entente avec ces gens-là, et voilà le résultat. BCE a poussé la Cour d’appel du Québec à une décision surprenante, mais qu’elle aurait dû prévoir: dans un jugement rendu public mercredi soir dernier, la Cour d’appel affirme que BCE n’a pas prouvé que cette transaction n’allait pas causer préjudice aux détenteurs de titres de dettes.

Il faut comprendre que cette transaction n’est une simple vente d’entreprise. C’est la plus grosse transaction de l’histoire du Canada, évaluée à 52 milliards de dollars, et l’enjeu financier pour BCE, Teachers, les actionnaires et les créanciers, est colossal. Si BCE avait était conciliant, on n’en serait pas là… On ne serait pas rendu en Cour suprême comme BCE veut le faire, et on ne serait pas en train de réécrire les lois canadiennes, comme BCE le prétend.

Peut-être que la Cour suprême donnera raison à BCE, mais, en attendant, les actionnaires attendent toujours la conclusion d’une transaction qu’ils ont approuvé à 97% et qui a été annoncé il y a près d’un an.

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Je garde mon argent!

Le ralentissement de l’économie en Ontario pousse les Torontois à se montrer un peu plus conservateur… du point de vue financier.

Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logements, environ 6% des ménages de la grande région de Toronto ont l’intention d’acheter une maison cette année, contre 9% l’an dernier. Parmi les premiers acheteurs potentiels, 40% croient faire l’acquisition d’une propriété cette année, contre 47% l’an dernier.

Ces chiffres sont loin d’être catastrophiques, mais ils sont révélateurs d’une tendance. L’agence immobilière du Grand Toronto affirme que les ventes de maisons à la mi-mai étaient en baisse de 15% par rapport à la même période en 2007.

Les grandes banques prennent de plus en plus conscience de cet affaiblissement du marché et plusieurs ont annoncé une baisse de leurs taux hypothécaires.

Ford réduit la cadence

Ford réduira sa production de camionnettes et de véhicules utilitaires sports, dont la demande est en chute. La production totale de véhicules sera 15% moindre au 2e trimestre et jusqu’à 20% inférieure à l’année dernière au 3e trimestre.

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Selon le président des Travailleurs canadiens de l’automobile Buzz Hargrove, près de 300 travailleurs pourraient perdre leur emploi à l’usine de Windsor en Ontario, qui fabrique des moteurs V8.

L’usine de St.Thomas en Ontario pourrait aussi être touchée puisqu’elle assemble de gros modèles de voiture. Ford a également fait une croix sur son objectif de rentabilité en 2009.

Vos investissements

Les stratèges de la banque CIBC sont optimistes: la croissance de profits des entreprises cotées à la Bourse de Toronto pourrait avoisiner les 30% au cours de la deuxième moitié de 2008.

Ce sont les ressources qui vont stimuler les marchés, alors que cette catégorie (matériaux, énergie, etc.) représente la moitié de l’indice principal S&P/TSX.

Pour l’ensemble de 2008, la CIBC s’attend à une progression de 21% des profits des entreprises du TSX, bien au-delà de la moyenne de 7% sur 25 ans. L’indice S&P/TSX a atteint la barre des 15 000 points la semaine dernière avant de se replier légèrement.

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La Bourse de Toronto est l’une des rares a connaître une croissance depuis le début de l’année, malgré le ralentissement de plusieurs industries.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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