Aux morts pour la paix et la liberté, la TFS reconnaissante

Une cérémonie du Souvenir axée sur la réflexion

Le consul de France, Marc Trouyet, avec le directeur de la Toronto French School, Josep L. González.
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Publié 16/11/2017 par Darnace Torou

Il y aura un siècle, en novembre 2018, que prenait fin la première grande hécatombe de l’époque contemporaine, tant par son bilan que par son niveau de violence alors jamais égalé.

Selon l’historien Antoine Prost, la Première Guerre mondiale a fait 9,5 millions de morts ou disparus, auxquels il faudrait ajouter 1 million de victimes non comptabilisées (prisonniers morts en détention, des suites de leurs blessures après leur démobilisation ou encore victimes de maladie).

Malgré la création de la Société des Nations (avec comme principes de base la justice, le respect du droit international et l’interdiction de la guerre), puis de l’Organisation des Nations Unies (pour «préserver les générations futures du fléau de la guerre»), le monde reste plein d’incertitudes.

C’est sous le signe de l’espérance d’un monde moins meurtrier que la Toronto French School a organisé ce mercredi 15 novembre une cérémonie d’hommage aux héros morts depuis la Grande Guerre, en présence du consul général de France à Toronto, Marc Trouyet.

On a y aussi engagé une réflexion sur la quête d’un monde plus pacifique.

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La cérémonie d’entrée s’est effectuée sous les notes d’Amazing Grace, l’un des cantiques chrétiens les plus célèbres, avant l’audition des hymnes nationaux de la France et du Canada entonnés par l’Orchestre de la TFS accompagné par la cornemuse.

Haie d'honneur et cornemuse.
Haie d’honneur et cornemuse.

Les héros de Vimy

Dans son allocution d’ouverture, le Dr. Josep L. González, chef de l’établissement et animateur de la cérémonie, a plaidé pour un monde plus fraternel suite aux affres des guerres.

Une partie de la cérémonie fut dédiée au centenaire de la bataille de la Crête de Vimy, considérée comme l’acte de naissance du nationalisme canadien.

En effet, la victoire de la crête de Vimy (9-12 avril 1917) est devenue rapidement le symbole d’un Canada émergeant, parce que des soldats provenant de tous les coins du pays combattaient ensemble, pour la première fois.

Selon le site du Musée canadien de la Guerre, le brigadier‑général A. E. Ross eut, à ce propos, ces mots restés célèbres: «…pendant ces quelques minutes, j’ai assisté à la naissance d’une nation». Ce fut une victoire coûteuse: 3598 Canadiens tués et 7000 autres blessés.

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Dans un silence religieux et chargé d’émotion, les participants ont écouté la lecture de lettres et poèmes écrits par des soldats canadiens de l’époque, avant et après les affrontements. Plus poignante a été la lecture de la lettre d’un officier à la veuve d’un soldat tombé. Pour la circonstance, les lecteurs étaient en uniforme de 14-18!

Un moment de forte portée pédagogique permettant de connaître et de comprendre la signification de Vimy pour le Canada.

Rappel des victoires de Vimy et Passchendaele.
Rappel des victoires de Vimy et Passchendaele.

Prières et réflexions

Des extraits des textes des trois religions monothéistes ont été lus, avec des références aux spiritualités comme l’hindouisme et le bouddhisme qui prônent la non-violence.

Furent évoqués les grands penseurs comme Diderot et Kant. Pour le premier, «la guerre est un fruit de la dépravation des hommes, une maladie convulsive et violente du corps politique». L’Allemand Kant est notamment l’auteur d’un grand ouvrage de philosophie politique intitulé Projet de paix perpétuelle. De quoi alimenter la cogitation des jeunes!

Un regard au Mémorial de Vimy a permis de comprendre en quoi il est un monument spécial et, qu’en rendant hommage aux soldats morts, c’est un appel à la justice et à la paix, car il symbolise la compassion, le sacrifice.

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La troisième partie est l’hommage aux soldats de Vimy et de toutes les guerres, avec la lecture de In Flanders Fields, de l’Acte du Souvenir et surtout l’observation d’une minute de silence, la «Promesse de se souvenir» et le dépôt de la couronne.

Le tout dans une ambiance solennelle et digne et les images de l’écran géant ont accentué ce devoir de mémoire.

L'orchestre de la TFS a été mise à contribution.
L’orchestre de la TFS a été mis à contribution.

Haie d’honneur des élèves

L’orchestre a joué des classiques tels que Passacaglia de Biber, The Trench de Peter Meechan, El cant dels ocells (en français : Le chant des oiseaux), Nimrod d’Elgar et Nightfall in Camp, entre autres.

Les élèves de Niveau II (10e année), qui avaient au programme d’Histoire «les bouleversements de la Grande Guerre», ont préparé et présenté des affiches relatant la vie de certains acteurs pendant les différents épisodes du conflit.

Ils ont constitué une haie, jusqu’au gymnase abritant la cérémonie, arborant fièrement leurs œuvres, résultat d’une recherche rigoureuse et encadrée.

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Dans sa conclusion, M. Gonzales a invité la communauté TFS «à réfléchir au sujet de la guerre et de la paix et à créer notre propre utopie pour les générations futures».

Une utopie nécessaire, car, comme le proclame le préambule de l’Acte constitutif de l’UNESCO, «les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix».

Un élève en uniforme canadien de 1914-18.
Un élève en uniforme canadien de 1914-18.

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