Autochtones de Toronto: de nombreux défis 
à relever

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Publié 16/06/2009 par Vincent Muller

Le Native Center of Toronto sur Bloor et Spadina offre une large gamme de services et d’activités destinées aussi bien aux autochtones qu’aux non-autochtones. Ce centre ouvert en 1962 est l’un des plus importants centres de ce type au Canada. L’Express a rencontré l’un de ses membres afin d’en savoir plus sur les activités et les défis à relever.

Lana Morissette Rabhi est agente d’information au Native Center of Toronto. C’est elle que rencontrent en priorité les personnes se présentant au centre pour obtenir de l’aide ou des renseignements.

«Les besoins des gens qui arrivent ici sont très variés, explique-t-elle, certains viennent pour entretenir des liens avec leur culture, ou renouer ces liens, d’autres ont des besoins plus spécifiques en matière de santé ou de logement par exemple.»

Estimé à environ 70 000 personnes, le nombre d’autochtones arrivant dans la Ville-Reine augmente continuellement, «ils viennent aussi bien d’autres villes du pays que des réserves pour continuer leur scolarité ou trouver un emploi». Tous ont des profils différents et donc des besoins différents.

Certains participent surtout aux activités culturelles, d’autres sollicitent les services pour trouver un logement ou du travail ou encore pour obtenir des soins. «Concernant les soins, nous avons des partenariats avec le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) et le Toronto East General Hospital. Nous avons aussi des aînés qui viennent régulièrement pour des sessions de conseil spirituel.»

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Parfois les personnes sont réorientées vers d’autres organismes, gérés par des autochtones et ayant des mandats spécifiques: «Il y a par exemple un organisme spécialisé dans l’entreprenariat», explique l’agente d’information.

À Toronto il ne semble pas y avoir de gros problèmes de discrimination. «Je suis originaire du Manitoba et ce problème est bien plus grave là bas» confie Lana Morissette Rabhi. Les problèmes qu’elle évoque sont surtout liés au logement et à l’éducation.

Arrivant à Toronto dans le but de trouver un emploi, nombreux sont ceux qui ont peu de ressources et qui auraient besoin d’un logement à loyer modéré or «le nombre de logements à bas prix est insuffisant», explique-t-elle. Pour les personnes arrivant des réserves s’ajoute le «choc culturel» et le fait que «la plupart ont à peine complété des études secondaires».

En dehors de ces services d’aide, le centre fournit toute une gamme d’activités culturelles destinées aux autochtones comme aux non-autochtones. «Les gens sont très mal informés sur les premières nations», déplore Lana «il y a beaucoup de préjugés et on essaye de faire changer ça».

Parmi ces idées reçues, le fait que tous les membres des premières nations recevraient de l’argent du gouvernement. «Ceux qui reçoivent cet argent sont uniquement les gens qui ont été dans les écoles résidentielles. On les a forcé à devenir chrétiens, ont leur a appris à ne pas être fier de leur culture, certains ont été violés.» «Ma mère a été dans une école résidentielle, elle a reçu un dédommagement. Moi et les gens de ma génération on ne reçoit rien.» «Concernant les réserves, l’argent du gouvernement est versé aux chefs qui le gèrent selon les besoins de la communauté».

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D’après elle, il semble que même le statut d’autochtone, qui donne certains droits, soit «très flou». Elle évoque le ministère des Affaires autochtones: «je ne sais pas sur quoi ils se basent pour accorder le statut d’autochtone à un enfant dont seul un parent a ce statut. Parfois ils l’accordent, parfois non, mais je ne comprend pas pourquoi.»

Quoiqu’il en soit, Lana et les autres membres du centre persévèrent pour aider leur communauté et pour faire connaître les différents peuples autochtones et leurs cultures. Dans ce but le centre a notamment mis en place un programme de visite des écoles. Pour l’instant, seules des écoles anglophones en ont fait la demande mais les organisateurs du programme se déclaraient prêts à mettre en place des visites dans les écoles francophones de Toronto qui seraient intéressées.

Toutes les personnes qui le souhaitent peuvent participer aux activités dispensées au centre: cours d’arts martiaux autochtones, de percussions, de langues comme l’Ojibwe… La liste des activités est visible sur le site Internet: www.ncct.on.ca

Le samedi 20 juin, à Wells Hill Park, un grand pow wow sera organisé à l’occasion de la fête nationale des autochtones célébrée le lendemain.

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