Près de 230 élèves de la 9e à la 12e année ont emménagé la semaine passée dans les nouveaux locaux de l’école secondaire catholique Renaissance. Cinq ans après le lancement du projet, les élèves ont désormais leur propre école. Pendant 17 ans, les cours de l’école Renaissance se tenaient en effet dans les locaux de l’école secondaire catholique anglophone Cardinal-Carter. Et il était temps que cela cesse, comme l’explique Jean Bouchard, directeur de l’école Renaissance.
«On n’était pas maître chez nous. Les locaux étaient partagés avec les anglophones, si bien que notre langue et notre culture francophone étaient mis à mal. Nos enfants avaient tendance à ne parler qu’en anglais. Par ailleurs, il était difficile pour les membres de l’école Cardinal-Carter de comprendre l’importance de cette école francophone, ici, en Ontario.»
Même son de cloche du côté d’Yves Lévesque, conseiller scolaire de la région de York: «Nous n’étions qu’un petit îlot francophone de 200 personnes dans une polyvalente anglophone de 2 000 élèves! Malgré l’excellence de l’encadrement, il était difficile de faire une police du français. Désormais, nos élèves sont dans un milieu 100% francophone, ce qui aura une influence sur leur utilisation du français et sur leur fierté d’utiliser cette langue.»
La création de cette nouvelle école soulagera également trois écoles catholiques de la région: à la rentrée de septembre, plus de 200 élèves de 7e et 8e des écoles élémentaires Saint-Jean (Aurora), Le Petit-Prince (Maple) et Sainte-Marguerite-Bourgeoys (Markham) viendront se joindre aux élèves déjà présents.
L’école est située au 700 chemin Bloomington à l’intersection de la rue Bathurst, à Aurora, sur la frontière de Richmond Hill. Elle est dotée d’un gymnase double, d’une chapelle, d’une cafétéria et de plusieurs salles pour des ateliers spécialisés axés sur la musique, les arts, la technologie, les communications, le dessin industriel, ainsi qu’un atelier de fabrication.
La construction de cette nouvelle école ne se sera pas faite sans peine. Annoncé il y a cinq ans, ce projet a dû faire face à de nombreux délais supplémentaires. «Il a tout d’abord fallu trouver un site, se souvient Yves Lévesque. La région de York était alors en pleine expansion et la spéculation était forte. D’autres délais se sont ajoutés car nous devions faire face à trois instances de négociation pour obtenir des autorisations: Aurora, Richmond Hill et la région de York.»