Au bord de la récession

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Publié 08/07/2008 par Gérald Fillion

L’Ontario est à un cheveu de la récession. À son premier trimestre, l’économie de la province a retraité de 0,3%. Au quatrième trimestre de 2007, le produit intérieur brut avait crû d’à peine 0,1%. Or, la définition technique d’une récession, et acceptée par une majorité d’économistes, c’est celle de deux trimestres négatifs de suite.

Si au deuxième trimestre 2008, on rapporte une nouvelle décroissance dans la province, on pourra alors conclure à la récession. Ce ne serait pas surprenant compte tenu des mauvaises nouvelles qui s’accumulent dans le secteur de l’automobile.

L’Ontario abrite beaucoup d’entreprises de fabrication d’autos, en difficulté dans leur marché et aux prises avec un prix de l’essence qui repousse les acheteurs. Même les constructeurs asiatiques doivent ajuster leurs inventaires et leur stratégie parce que les Américains ont commencé à modifier leurs comportements: plusieurs se tournent vers de plus petits véhicules et la consommation d’essence est en baisse.

Ce qui est fascinant dans le contexte économique actuel, c’est que l’Ontario continue d’influencer grandement l’économie canadienne. Au premier trimestre, le PIB au pays a retraité de 0,3%, la preuve que l’Ontario est encore la première économie de ce pays, celle qui a le plus d’influence.

On a beau dire que le pétrole et les ressources galvanisent et transportent l’économie canadienne depuis quelques années, il n’en demeure pas moins que c’est l’Ontario et le Québec qui représentent le coeur économique de ce pays.

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C’est ici que se trouvent les deux tiers de la population du Canada, des gens qui paient des impôts, qui mettent de l’essence dans leur auto et qui ont un bon pouvoir d’achat.

Si l’Ontario tombe en récession, et le Québec aussi, il n’est donc pas impossible que ce soit officiellement tout le Canada – statistiquement – qui soit en récession, même si les provinces de l’Ouest connaissent une croissance soutenue.

BCE: à un pas de la conclusion

BCE a annoncé vendredi dernier que des ententes ont été signées sur le financement de la transaction prévoyant la vente de l’entreprise à un groupe mené par Teachers. La transaction ira donc de l’avant au prix annoncé en juin 2007, soit 42,75$ l’action, environ 52 milliards de dollars au total en incluant la dette.

Par ailleurs, le patron de BCE a annoncé son départ. Michael Sabia va céder son poste vendredi le 11 juillet à George Cope, tel qu’entendu en octobre dernier. Si tout va bien, la transaction sera finalement conclue en décembre prochain au grand plaisir des actionnaires et malgré l’opposition des créanciers obligataires.

Air Canada Jazz supprime

Le transporteur régional Air Canada Jazz va licencier 270 employés, 5% de ses effectifs au 4e trimestre 2008. Air Canada Jazz prend cette décision pour contrer l’effet de la hausse du prix du carburant.

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De plus, Air Canada, pour qui Jazz effectue certains vols intérieurs, a des besoins moins importants. Air Canada annonçait le mois dernier une réduction importante de ses services régionaux et transfrontaliers, ce qui va entraîner la perte de 2000 emplois.

Automobile: encore des compressions

Le fabricant de pièces Progressive Moulded Products va fermer ses 11 usines de Concord et de Rexdale près de Toronto. C’est environ 2000 travailleurs qui vont se retrouver au chômage.

Progressive Moulded Products, qui fabrique des panneaux en plastique pour les voitures, affirme que le ralentissement des ventes, l’augmentation des coûts de production et de lourdes pertes l’ont forcé à prendre cette décision. La société s’est placée sous la protection de la loi sur les arrangements avec les créanciers il y a deux semaines.

Faillite chez General Motors?

Les analystes de Merrill Lynch ont révisé, une fois de plus, à la baisse leurs recommandations sur l’action de GM. L’analyste John Murphy croit que le constructeur américain devra trouver 15 milliards de dollars de nouveau capital afin d’éviter une crise de liquidités d’ici 2010. Ce genre de financement est plutôt difficile à obtenir dans un contexte de crise du crédit et surtout pour une entreprise en difficulté comme GM. Selon les experts du secteur de l’auto, une faillite chez GM n’est pas à exclure. En juin, les ventes de General Motors ont reculé de 18% aux États-Unis.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet

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