Attirer des immigrants francophones hors Québec: une utopie?

Beaucoup d'immigrants francophones au Canada sont admissibles au programme de l’Entrée express, mais trop peu passent le cap, constate notre chroniqueur.
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Publié 25/04/2019 par Marc-André Ranger

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada espère depuis des années attirer davantage de francophones hors Québec.

En 2014, année où le gouvernement conservateur de l’époque a mis en place un plan visant à augmenter le nombre d’immigrants francophones hors Québec, les données disponibles indiquaient que sur les 200 000 immigrants sélectionnés pour une immigration hors Québec en 2012, seulement 2400 étaient francophones!

Moins de 4%

Ce taux de 1,2% était loin derrière les 4,4% d’immigrants francophones visés.

À ce jour, cet objectif n’est toujours pas atteint et semble peu près de l’être. Selon Statistique Canada, les francophones hors Québec représentaient 3,8% de la population au pays en 2016, un chiffre qui risquerait de passer à 3% d’ici 2036 à défaut d’agir.

Bien entendu, considérant la pénurie de main-d’œuvre qui sévit un peu partout au pays, l’immigration est une voie que le gouvernement privilégie afin de stabiliser le nombre de francophones hors Québec.

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La peur de l’inconnu

Ma collègue Me Natacha Mignon et moi donnons régulièrement des conférences auprès d’immigrants francophones établis au Québec.

Avec le risque d’annulation de 18 000 dossiers d’immigrants en attente d’une sélection par le ministère de l’Immigration du Québec et les délais de la résidence au Québec qui s’allongent, nombreux sont les francophones actuellement au Québec avec un statut temporaire (ex: permis de travail) qui se renseignent sur la possibilité d’immigrer en Ontario.

Pour autant, si beaucoup de francophones sont admissibles au programme de l’Entrée express, trop peu nous semble-t-il passent le cap.

Les deux principales préoccupations soulevées par les immigrants francophones durant ces rencontres sont la connaissance de l’anglais et la peur de l’inconnu.

Francophonie ontarienne vivante

Pour plusieurs francophones, notamment des ressortissants de la France, le «Canada anglais» est un autre pays avec une langue et une culture qui n’est pas la leur. Le Québec représente donc une porte d’entrée naturelle pour eux.

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Trop peu savent qu’en Ontario la communauté francophone est bien vivante! La région d’Ottawa, par exemple, peut être une destination intéressante pour un francophone moins à l’aise avec l’anglais. La région jouit d’un très haut taux de bilinguisme, et le Québec se trouve juste de l’autre côté de la rivière.

Cornwall, une ville peu connue des immigrants francophones, souvent appelée «la banlieue ontarienne de Montréal», offre également une belle perspective de pouvoir vivre en français en Ontario. Ville de 47 000 habitants, celle-ci est aux portes du Québec, à proximité d’Ottawa.

Il existe également de nombreuses autres villes intéressantes pour les immigrants francophones en Ontario, notamment Hawkesbury, Alexandria, Windsor et, bien entendu, la ville reine de Toronto, pour les adeptes des métropoles.

Bonnes écoles

Étant un francophone établi en Ontario, j’apprécie particulièrement la qualité de l’enseignement offert exclusivement en français aux enfants, tous deux inscrits à l’Académie catholique Ange-Gabriel, à Brockville.

Située juste en face de l’état de New York, Brockville se trouve dans la magnifique région des Mille-Îles, à mi-chemin entre Montréal et Toronto, à une heure d’Ottawa.

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Dans les provinces anglophones, hormis la qualité de vie, les opportunités pour les francophones sont légions, les sociétés faisant affaire au Québec ont de la misère à recruter des employés parlant le français.

Le permis de travail C16

Depuis l’introduction du permis de travail C16 – programme de mobilité francophone – un travailleur dont le français est la langue maternelle peut de plus obtenir plus facilement un permis de travail.

Ce statut d’immigration, de nature temporaire, permettra à l’immigrant en devenir de se familiariser avec la vie des francophones hors Québec, une communauté tissée serrée.

En outre, il est important de souligner qu’un immigrant économique (ex: travailleur qualifié) qui souhaite immigrer au Québec risque d’attendre environ 30 mois pour devenir résident permanent, contre moins 6 mois hors Québec (programme de l’Entrée express).

Sortir de sa zone de confort

L’Ontario, comme plusieurs autres provinces, a de surcroît un programme de nomination visant expressément les francophones.

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Sortir de sa zone de confort est bien souvent bénéfique pour la croissance personnelle et professionnelle. Si vous êtes un francophone et désirez immigrer au Canada, nous vous invitons à nous contacter afin de discuter de vos options d’immigration.

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