Le journaliste torontois Barry Brown, de culture juive mais qui a déjà passé trois ans dans le mouvement Hare Krishna, a été piqué de curiosité, il y a quelques années, à la lecture d’un document sur Aristote indiquant que le philosophe grec était d’avis que les ancêtres des Juifs du Moyen-Orient descendaient des brahmanes (prêtres hindous) de l’Inde.
Au fil de ses recherches, notamment dans les 20 volumes d’une encyclopédie juive de 1906, il en est venu à croire que le paradis terrestre de l’Ancien Testament, l’Eden, décrivait un endroit bien réel: Havilah, dans la vallée du fleuve Indus, où les gens préféraient la paix à la violence, l’éducation à l’ignorance, le libre-échange au protectionnisme.
«L’humanité n’aurait jamais survécu si ce n’était pas fondamentalement dans la nature humaine de coopérer plutôt que de s’entretuer», explique-t-il en entrevue à L’Express, à l’occasion de la publication (à compte d’auteur) de son livre Humanity: the World Before Religion, War and Inequality, qui lui a pris six ans à écrire.
«La majorité des gens aiment communiquer entre eux, travailler, échanger et fêter ensemble: c’est comme ça qu’on apprend les uns des autres et qu’on évolue.» Même aujourd’hui, alors que l’obsession des médias pour les mauvaises nouvelles laisse croire que le monde est à feu et à sang, «la bonne entente est la règle presque partout, pas l’exception».
Selon lui, l’homo sapiens porte en lui depuis 400 000 ans «le sens de la culture et du langage». Les mots, dit-il, pour échanger des informations et des idées, ont été «la première monnaie».