Ariane Moffatt: soundcheck au Drake

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Publié 12/06/2012 par Nathalie Prézeau

Le 25 mai dernier, L’Express avait le privilège de voir comment ça se passe avant un show d’Ariane Moffatt. À deux heures et demi du spectacle, la salle Underground de l’hôtel Drake était encore jonchée de caisses d’instruments et d’équipement de toute sorte. Les techniciens s’affairaient fébrilement. Le «soundcheck» avait une heure de retard et l’artiste et son band voyaient leur heure de souper s’envoler. Yaïcks! Ça promettait une séance tendue.

Ariane traverse la salle pour m’accueillir. Mais… est-ce bien Ariane? Je découvre qu’il s’agit en fait de Stéphanie, sa soeur et impresario, arborant le même beau sourire lumineux que sa frangine. Je suis la seule intruse dans la place; ils sont entre eux. Je me fais donc petite pour prendre des photos sans les déranger.

Puis le show commence. Je ne parle pas de la performance d’Ariane et de ses musiciens, mais de la routine d’humoriste qu’est une séance de «soundcheck» avec cette bande hilarante, même sous la pression.

Ariane a une façon tellement imagée de décrire le son qu’elle cherche qu’on voit exactement ce qu’elle explique. «J’suis un peu comme dans un pot Masson… un peu entourée de vide», dit-elle en testant le micro. «Il manque du low-mid,… du bourrelet.»

Après quelques manipulations de la console, elle s’exclame: «Oui! Là c’est bien. C’est passé du Pinot Griggio au Cabernet Sauvignon.»

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«Tout l’monde a assez d’Ariane?», s’enquiert l’ingénieur de son (le but étant que chaque musicien entende bien la chanteuse durant le spectacle). «Tout l’monde m’a assez?», renchérit Ariane.

«Tout l’monde», ce sont des musiciens chevronnés, triés sur le volet pour leur versatilité et les forces acquises dans leurs autres projets. Le bassiste et le guitariste ont été repêchés du groupe «trip rock» de Beast, récemment dissout; la choriste-claviériste est la chanteuse de Creature, un «pop glam» band; le batteur était avec le groupe «synth pop» Winter Gloves.

Entre deux tests, la chanteuse s’exclame en lisant un texto sur son téléphone qu’elle a une amie qui vient de lui écrire: «Ma belle, on va les avoir les Anglais!» Même les anglos du band s’esclaffent.

La claviériste quitte la scène et, taquine, exécute un véritable saut de gazelle en passant (trop vite) devant ma caméra. Quand elle revient, Ariane annonce: «Bon, on fait un p’tit Walls, pis après, un gros 17 mai», faisant allusion à sa chanson Walls of the World tiré du nouvel album MA, et à Jeudi, 17 mai, de son album Tous les sens. Ludiques, cools et hyper professionels tout à la fois, ils continueront ainsi de peaufiner leur son durant une heure.

C’est comme ça tout le temps me comfirme Stéphanie Moffatt.

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Rien de plus rafraîchissant (et rassurant sur la nature humaine) que de voir des tops dans leur domaine lâcher prise quand tout ne se déroule pas comme prévu et tout de même arriver à l’excellence sans bousculer leur entourage.

À la fin d’un délire musical qui allait bien au-delà du simple «soundcheck», je mets de côté ma timidité et leur fait une ovation en sifflant comme la plus engagée des groupies. Sans perdre une seconde, Ariane prend le micro et lance à la ronde: «Thanks for coming tonight!» La bande rit à l’idée de ce public pathétique qui serait constitué d’un seul Torontois venu entendre la chanteuse québécoise présenter son nouveau spectacle bilingue.

Ce soir-là, Ariane Moffat donnait son premier show à Toronto dans une salle comble, devant un public emballé. On peut s’attendre à toute une soirée lorsqu’elle reviendra, réchauffée, nous séduire à Harbourfront le vendredi 22 juin, dans le cadre de la Franco-Fête de Toronto.

Lire aussi l’entrevue d’Ariane Moffatt réalisée par Nathalie Prézeau.

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