Arbitrage vidéo en soccer: la FIFA prête à discuter

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 27/07/2010 par Ramin Pezeshki

Dans mon dernier papier sur l’arbitrage vidéo (L’Express du 6 au 12 juillet, voir www.lexpress.to/archives/5293/), j’écrivais que l’arbitrage sous sa forme actuelle était révolu et «j’appelais» la FIFA à réagir. On a été entendu… j’ose le croire.

Peu après la parution de l’article, le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, annonçait une réforme de l’arbitrage pour la prochaine Coupe du monde au Brésil en 2014. Il n’a pas clairement indiqué quel recours technologique pourrait être privilégié.

Néanmoins, il a mentionné la possible introduction d’une aide technologique sur la ligne du but voir l’ajout d’arbitres dans la surface de réparation. Valcke a souligné que la vitesse du soccer moderne rendait nécessaire une réforme! Il était temps de le reconnaître officiellement! Les amateurs de soccer diront peut-être que c’était une évidence, mais c’est déjà beaucoup de la part de la FIFA.

Donc il y aura des changements!

Lesquels? Nous ne savons pas encore, mais ce qui est sûr, c’est qu’il y aura un apport de la TECHNOLOGIE!!! Enfin. Mais quelle technologie? Pour faire quoi concrètement? Il faut attendre et voir. La nouveauté, c’est qu’il y a une date limite: 2014.

En réalité, les modifications doivent être testées, grandeur nature, dans des compétitions officielles – comme la ligue des champions et les championnats nationaux bien avant juin 2014 avant d’être appliquées au mondial brésilien.

Publicité

Dans le passé pour les moindres changements, il fallait des années de débats et de réunions pour déboucher sur des Statu quo! Autrement, il n’aurait pas fallu 44 ans depuis le but controversé de l’Anglais Geoff Hurst en finale du Mondial 1966 à Londres et 24 ans depuis la tricherie de l’Argentin Maradona au Mondial 1986 au Mexique, pour agir.

Mais attention, pour l’instant ce ne sont que des déclarations d’intention, la réforme de l’arbitrage n’est pas encore dans la poche.

La FIFA ne peut plus reculer.

Il y aura de la résistance au sein des garants des lois du jeu et des comités de la FIFA. En tout cas, la pilule sera moins difficile à avaler pour les opposants à la réforme, puisqu’ils peuvent se cacher dans l’ombre de grands noms du monde de soccer comme Michel Platini et Franz Beckenbauer qui ont reconnu les limites de l’arbitrage sous sa forme actuelle et la nécessité de profonds changements qui vont révolutionner le travail des arbitres au soccer.

Une chose est sûre: la FIFA ne pourra plus faire marche arrière depuis les excuses en grande pompe de son président Sepp Blatter* aux délégations anglaise et mexicaine, victimes d’erreurs ayant précipité leur élimination en Afrique du Sud**.

Publicité

Les Papis font de la résistance!

Selon une étude de la FIFA, l’arbitrage a été plutôt bon (96% de bonnes décisions) lors du mondial sud-africain, mais les deux faits, cités plus haut, ont ramené l’assistance technologique des arbitres à la surface. C’est sur cette question que va se pencher notamment la FIFA lors de sa prochaine réunion, avant de présenter le sujet à l’International Board.

La FIFA privilégie toujours «l’arbitrage à dimension humaine, comme le football (soccer)», insiste le chef des arbitres à la FIFA, l’Espagnol José Maria Garcia Aranda.

Faut-il rappeler à monsieur Aranda que ce sont justement les 4% d’erreurs graves de conséquences qui ont provoqué les excuses solennelles de son patron ainsi que la réforme qu’il doit mettre en pratique lui-même, à moins qu’il ne veuille céder la place à des esprits plus ouverts au recours à la vidéo.

Quoi qu’il en soit, dans moins de quatre ans, la FIFA aura réformé son arbitrage et mettra en application de nouveaux règlements! Alors tous ensemble, nous pouvons souhaiter à la FIFA: «Bienvenue au XXIe siècle»!

*Joseph Blatter, le président de la FIFA, a personnellement présenté ses excuses aux équipes anglaise et mexicaine flouées, affirmant: «Ce serait ridicule de ne pas rouvrir le dossier de l’aide par la technologie» lors de la prochaine réunion de la FIFA les 21 et 22 juillet à Cardiff. «Le football est un jeu de mouvement, et s’il y a une occasion de but, faut-il donner la possibilité à une équipe de réclamer des ralentis une ou deux fois comme au tennis?», s’était notamment demandé M. Blatter.

Publicité

**Le but refusé à l’Angleterre contre l’Allemagne et celui accordé à l’Argentine contre le Mexique ont fait resurgir l’idée du recours à la vidéo. Le dimanche 27 juin 2010 est à marquer d’une pierre noire pour l’arbitrage.

Deux monumentales erreurs ont eu lieu ce jour-là en 8e de finale: le but de l’égalisation (à 2-2) fut refusé à l’Angleterre alors que le ballon avait nettement franchi la ligne (victoire finale de l’Allemagne 4-1). Seulement, quelques heures plus tard, l’ouverture de la marque fut accordée à l’Argentine contre le Mexique alors que Carlos Tevez était clairement hors-jeu, comme l’a montré… le ralenti diffusé sur les écrans géants du stade, provoquant la colère des Mexicains, battus finalement (3-1), et des spectateurs.

***Au printemps dernier, l’Ifab (l’International Board, législateur du soccer mondial) avait rejeté catégoriquement l’idée même de l’arbitrage vidéo.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur