Après un an de travaux: l’art a une nouvelle maison

Réouverture de l'AGO

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Publié 18/11/2008 par Guillaume Garcia

300 millions de dollars! Rien que ça! La campagne de collecte de fond organisée pour la transformation de l’Art Gallery of Ontario (AGO) a été un succès sans précédent, elle a même dépassé les attentes initiales de 276 millions de dollars. En résulte un bâtiment né de l’imagination du célèbre architecte Frank Gehry, une toiture en forme de coque de bateau retourné et un intérieur design très lumineux. Le budget a été respecté et la construction a été livrée dans les temps. À vous maintenant de savoir profiter des dizaines de milliers d’oeuvres que possède le musée.

Les journalistes étaient en branle-bas de combat jeudi 13 novembre dans la cour Walker de l’AGO. Personne ne pouvait manquer la conférence de presse donnée dans le cadre de la réouverture de l’Art Gallery of Ontario. Il aura fallu un an de travaux pour redonner un nouveau visage au bâtiment longeant la rue Dundas. Si le projet de Frank Gehry avait fait des sceptiques lors de sa présentation il y a quatre ans, les voix se sont tues devant la cohérence architecturale du produit fini livré.

«Par et pour la communauté», c’est ainsi que Gehry définit la transformation du musée des beaux arts de l’Ontario. «Il fallait recréer un nouvel AGO pour les générations à venir», explique le maître d’oeuvre. Tout de bois vêtu, le bâtiment marque par son mélange de sobriété et d’innovations. La notion de maison est très présente dans le design du musée. Beaucoup de bois et une lumière qui pénètre dans l’intérieur par de grandes baies longeant tout le côté Dundas et par une toiture ouverte dans la cour Walker, sorte d’atrium du musée.

Pour Charlie Baillie, le président du musée, l’équipe qui a porté le projet «a fait quelque chose de spécial pour la ville, l’a rendue différente, ça a été un nouveau voyage pour l’art.» Le sculpteur du nouveau visage de l’AGO parle lui aussi de voyage: «C’est un très beau voyage, je ne connaissais pas beaucoup l’art canadien, je pense qu’on ne se rend pas compte a quel point le nouvel AGO est un outil puissant pour les générations futures. Cet outil est fait pour elles.» Sa principale crainte venait de la façade côté Dundas, il voulait «que les gens s’arrêtent prendre un café, qu’ils se sentent bien devant le bâtiment, il fallait absolument relier la construction à la ville», explique t-il.

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Si le bois, présent partout dans le nouvel édifice, amène un côté de chez-soi chaleureux, l’architecture reste pour le moins très originale comme cette spirale d’escaliers présente surplombant la cour Walker. S’il savoure sa réussite, Frank Gehry reste perfectionniste et précise que s’il avait «un peu plus de budget, il rajouterait encore quelques petites choses».

Le musée a donc rouvert ses portes au public, qui peut désormais contempler dans un nouvel habillage les oeuvres que possède le musée. S’il reste la plus belle pièce du musée, le tableau Le Massacre des Innocents de Pierre Paul Rubens, issu de la collection de Ken Thomson, grand philantrope qui a donné la totalité de sa collection à l’AGO n’est pas le seul joyau à découvrir. Plus de 2 000 créations issues de la collection de Ken Thomson sont visibles à l’AGO. Parmi elles, environ 700 tableaux de peintres canadiens, des objets des premières nations, plus de 900 oeuvres de maîtres européens, plus de 130 maquettes de bateaux.

Si le prix de l’entrée a augmenté de 3 $, les étudiants d’écoles secondaires bénéficieront d’entrées gratuites tout au long de l’année et c’est aussi peut-être le prix à payer pour pouvoir admirer de grandes créations dans un habillage splendide tout juste sorti de terre.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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