Paul et Pauline, un mardi soir dans leur condo du centre-ville de Toronto…
– T’as vu, Pauline?
– Quoi, mon ti-Paul, qu’est-ce qui se passe?
– Ben, mon Blackberry marche pu… Voyons, je comprends pas ce qui se passe là…
– Ah, mon Paul, qu’est-ce qu’on va faire?
– Je le sais ben pas Pauline, je le sais ben pas…
– Paul, est-ce que tu penses qu’on est victime d’une attaque terroriste?
– Fais-moi pas peur, là… J’appelle mon courtier.
Je dramatise à peine l’émoi causé par la panne du réseau du Blackberry, ce petit bidule qui empêche les gens de se parler de vive voix et de s’appeler comme ça tout bonnement, petit bidule créé par le groupe canadien Research in Motion.
Il y a 8 millions d’abonnés et vous en êtes peut-être un ou une. Politiciens, avocats, courtiers, con-seillers financiers, journalistes, professionnels de toutes sortes adorent le Blackberry qui permet de prendre ses courriels à distance, de répondre aussi à n’importe qui n’importe quand, de naviguer sur Internet et, accessoirement, de parler au téléphone!
Cet objet est le symbole même de notre rythme de vie: toujours plus vite, toujours plus efficace, instantané, maintenant, NOW. Pour bien des gens, le Blackberry est devenu aussi indispensable que la lampe au-dessus de la table de la cuisine, l’eau chaude dans la douche du matin, l’air climatisé un 20 juillet au centre-ville de Toronto.
Les technologies évoluent rapidement et nous rendent totalement dépendants. On arrive à peine à s’imaginer sa vie avant Internet, Google, le cellulaire, le télécopieur, le câble et le grille-pain automatique. Comment on faisait, dites-moi? Qu’est-ce qu’on faisait? On se parlait un peu plus, on s’appelait avec notre bon vieux téléphone branché au mur, on s’écrivait aussi des lettres. Savez-vous encore écrire? On faisait brûler nos toasts aussi…