Angélique Kidjo à Toronto pour le Festival de Jazz

La célèbre diva veut changer l'image de l'Afrique

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Publié 29/06/2010 par Guillaume Garcia

Qualifiée de plus grande diva d’Afrique par le célèbre magazine Times, Angélique Kidjo sera à Toronto le jeudi 1er juillet à l’occasion du Toronto Jazz Festival qui a débuté le 24 juin. Elle revient d’Afrique, où elle a participé à la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde.

Ambassadrice de l’UNICEF depuis 2002, Angélique Kidjo est une chanteuse d’envergure internationale qui garde les pieds sur terre. Elle a joué au foot avec les enfants de Soweto dans le cadre du programme mené par l’UNICEF qui encourage les jeunes des quartiers violents à participer à des programmes sportifs pour être moins tentés par la rue.

Arrivée en France à l’âge de 23 ans, originaire du Bénin, Angélique Kidjo à découvert dès l’enfance toutes les musiques du monde, par l’intermédiaire de son père. «Des fois je m’apercevais que je connaissais des chansons françaises que même les Français ne connaissaient pas», s’amuse-t-elle.

Si elle habite désormais New York, en Occident, ce voyage lui aura rappelé pourquoi elle aime tant l’Afrique. Comme elle le rapporte, elle y a encore vécu «de grands moments de joie et d’humilité».

L’organisation de la Coupe du Monde en Afrique du Sud a redonné une fierté à beaucoup d’Africains qui voient l’Occident parler de leur continent qu’en termes de misère et de pauvreté.

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«L’histoire d’Afrique racontée par les autres ce n’est pas vrai. Le monde entier fait de l’Afrique du Sud un pays dangereux. On a une vision de l’Afrique réductrice, on est la poubelle du monde», lâche la chanteuse.

Amoureuse de la diversité, elle prône ses valeurs dans tous ses disques, dont le dernier, Oyo, qu’elle dédie à son père, celui qui lui a donné la chance d’étudier, de chanter et d’apprendre la musique.

Sa musique et sa «petite contribution», selon ses propres mots, à l’UNICEF sont pour elle des moyens de redonner tout ce qu’on lui a donné dans la vie, tout ce que l’Afrique lui a donnée. «L’Afrique m’a faite», rappelle-t-elle.

Critique à l’endroit du monde occidental, qui a réduit l’Afrique à la pauvreté, elle dit aussi que l’émergence de fonds issus des ONGs agit comme une perfusion pour ce continent et crée «une génération de parasites africains qui ne veulent plus travailler», comme s’ils avaient fini par croire qu’ils ne servaient vraiment à rien.

Loin d’avoir pris la grosse tête, Angélique Kidjo éclate de rire quant à savoir comment elle fait pour garder les pieds sur terre. «Avant c’était mon père, qui filmait tous mes concerts. Il me disait: «Tu crois que tu as été bonne, tu as été nulle là et là et encore là». Aujourd’hui, c’est ma fille. Elle écoute beaucoup de musique sur son ordinateur, que je n’ai pas le droit de toucher d’ailleurs. Des fois je lui fais écouter une musique, elle me dit ça comme ça «Maman, c’est vraiment nul». Voilà comment je garde les pieds sur terre!»

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En tournée pour son dernier album, Oyo, sorti en avril, Angélique Kidjo regrette de ne pas pouvoir être près de sa famille plus souvent pendant l’année, mais se rattrape en été, où elle emmène sa fille avec elle faire tous les festivals. «Ma fille peut m’appeler quand elle veut, et on se texte souvent», explique la mère sensible au sentiment de sa fille.

D’ailleurs, sa fille suivra peut-être les pas de la maman puisque, selon Angélique, elle écoute déjà tout ce qui peut exister et chante tout le temps. Tout le mal qu’on peut lui souhaiter est de réussir comme sa mère l’a fait, avant elle.

Angélique Kidjo, en concert le 1er juillet au Toronto Jazz Festival.
Infos: www.torontojazz.com

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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