Il y a 50 ans, le 4 janvier 1960 précisément, une puissante voiture automobile s’écrasait contre deux arbres, au bord d’une route nationale française, à moins de 100 km de Paris. Et l’on découvrait avec stupeur le décès sous le choc d’un de ses deux occupants, Albert Camus, suivi à l’hôpital de celui de Michel Gallimard, des célèbres éditions parisiennes. La route était droite et sèche, la voiture était entièrement démolie.
L’évocation de cet anniversaire est l’occasion de nous remémorer qui était Albert Camus, un des plus grands écrivains français du XXe siècle, romancier, dramaturge, essayiste, journaliste, surnommé tout aussi bien «l’humaniste incompris» que «l’homme révolté».
Cette dénomination est d’ailleurs le titre d’un excellent petit livre qui, en quelques pages abondamment illustrées de photographies, nous rappelle tout ce qu’il faut savoir de Camus, avant d’entreprendre ou de reprendre la lecture de ses ouvrages: Rey, Pierre-Louis. Camus. L’homme révolté. Gallimard, 128 p.
Racines algériennes
«S’il est vrai que les seuls paradis sont ceux qu’on a perdus, je sais comment nommer ce quelque chose de tendre et d’inhumain qui m’habite aujourd’hui. Un émigrant revient dans sa patrie. Et moi, je me souviens.» À 22 ans, Camus écrivait ces lignes dans L’envers et l’endroit, son premier texte.