Dans une récente lettre au Forum des lecteurs de L’Express, Marie-Paule Leclerc fait un amalgame imprudent.
Elle émet l’hypothèse de l’occupation du Québec par l’armée canadienne au lendemain d’un oui au référendum de 1995 sur la souveraineté, de l’emprisonnement des séparatistes, de bombes posées à Toronto et Ottawa par le Front de libération du Québec (FLQ) et de la stigmatisation des francophones du Canada anglais assortie d’une surveillance policière à leur endroit.
Elle fait ensuite un parallèle avec la communauté musulmane d’aujourd’hui et sa stigmatisation dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Il importe de comprendre que l’arrestation le mois dernier de 17 musulmans à Toronto est la phase II de ce qui avait commencé par l’opération «Thread» début 2004, et qui n’avait résulté en aucune accusation autre que sur des questions d’immigration. L’enquête suit son cours dans cette seconde phase et il importe d’éviter l’inflation médiatique et les conclusions hâtives.
En ce qui a trait à ce qui s’est passé au Québec il y a 10 ans, il paraît peu plausible de penser à une occupation par l’armée canadienne après une deuxième participation du Canada à un référendum sur la souveraineté au Québec.