Aider la forêt à pousser sur le bord de l’eau

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Publié 21/01/2013 par David Kreutzweiser

Des forêts saines offrent une foule d’avantages importants. Au-delà des nombreux biens qui découlent des forêts, y compris le bois d’œuvre, le papier et autres produits ligneux, les forêts saines soutiennent les écosystèmes d’eau douce et les divers écosystèmes que l’on retrouve dans les plans d’eau à l’intérieur des forêts et à proximité de celles-ci.

Les scientifiques du Centre de foresterie des Grands Lacs de Ressources naturelles Canada effectuent des recherches qui permettent aux gestionnaires forestiers de maintenir l’approvisionnement en produits forestiers dont nous dépendons et de conserver les autres avantages liés aux écosystèmes.

Mieux gérer les forêts

Les écologistes forestiers savent maintenant que l’un des meilleurs moyens de maintenir les forêts en bonne santé est de les gérer de façon à simuler les modèles de perturbations naturelles dans les paysages forestiers.

Les perturbations naturelles périodiques, comme les incendies, les infestations par les insectes et les déracinements par le vent, aident à maintenir les écosystèmes forestiers en bonne santé.

Ces perturbations créent les conditions nécessaires à la régénération naturelle des forêts, ce qui donne lieu à une complexité forestière ou à un éventail de conditions forestières dans le paysage. Cette complexité fournit un habitat à de nombreuses espèces de plantes et d’animaux, contribuant ainsi à la biodiversité.

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Les gestionnaires forestiers utilisent de plus en plus des modèles et des calendriers d’exploitation qui simulent les modèles de perturbations naturelles et créent une complexité semblable dans les paysages forestiers gérés.

Ce n’est que récemment que l’on a examiné les conséquences de simuler les modèles de perturbations naturelles pour les écosystèmes aquatiques et leurs ressources en eau.

L’approche classique de gestion forestière pour protéger les ressources en eau consiste à maintenir des zones ou bandes tampons riveraines autour de la plupart des plans d’eau. Il devient toutefois évident que l’application systématique de ces zones tampons riveraines crée des modèles de forêts qui ne sont pas naturelles dans l’ensemble des paysages et des bassins versants gérés.

Ces zones tampons protégées ne fournissent pas les conditions de régénération des forêts et la complexité d’habitats qui découlerait des perturbations et de la régénération naturelle.

Stimuler la nature

Les nouveaux règlements sur la gestion forestière en Ontario et dans l’ensemble du Canada, qui se fondent sur la simulation des perturbations naturelles, commencent à autoriser, voire à encourager une certaine intensité d’exploitation forestière plus près de l’eau que ne le permettaient les zones tampons riveraines classiques. L’exploitation forestière accrue près de l’eau aura des conséquences sur la protection des écosystèmes aquatiques.

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Cela soulève des questions telles que: «Quand, où et dans quelle mesure devrait-on autoriser l’exploitation forestière près de l’eau?» et «Cela posera-t-il un risque pour les écosystèmes aquatiques?»

Une des équipes de recherche au Centre de foresterie des Grands Lacs (CFGL) s’est penchée sur ces questions en collaboration avec le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, plusieurs partenaires universitaires et l’industrie forestière.

Jusqu’à présent, leur travail indique ce qui suit :

• des perturbations naturelles se produisent effectivement dans de nombreuses zones riveraines de plans d’eau forestiers;

• ces perturbations ajoutent à la complexité de l’habitat riverain;

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• ces perturbations naturelles des forêts riveraines entraînent des changements dans les plans d’eau qui sont importants pour le maintien de la santé des écosystèmes aquatiques;

•il est possible d’effectuer une exploitation prudente dans certaines zones riveraines qui accroîtra la complexité de l’habitat riverain, mais qui réduira aussi au minimum les effets néfastes sur les plans d’eau.

Il y a d’autres travaux à accomplir, car il existe encore des incertitudes concernant l’exploitation près des rivages dans le dessein de les perturber.

Il faut entre autres acquérir une meilleure compréhension des modèles de perturbations naturelles des rivages, des endroits où elles se produisent et pourquoi, et plus particulièrement du rôle des perturbations naturelles des forêts dans le maintien d’écosystèmes aquatiques sains.

Les réponses à ces questions nous aideront à déterminer quand et où recourir ou non à l’exploitation intentionnelle près des rivages, et à nous assurer que les effets de cette exploitation simuleront bel et bien les effets des perturbations naturelles tout en protégeant adéquatement les ressources en eau et les habitats aquatiques.

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Renseignements

David Kreutzweiser est chercheur au Centre de foresterie des Grands Lacs, l’un des cinq centres du Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada répartis dans tout le pays. Chef de file mondial dans son domaine, le centre de foresterie fournit des conseils et des renseignements opportuns, pertinents et rigoureusement scientifiques sur des enjeux nationaux comme les feux de végétation, le changement climatique, les espèces envahissantes et la position concurrentielle de l’industrie forestière.

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