Afrofest: le Mali à Toronto

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Publié 14/07/2009 par Vincent Muller

Pour sa 21e édition, l’Afrofest a une fois de plus rassemblé une foule compacte à Queen’s Park durant deux jours, au grand dam des écureuils. Le lancement du festival a eu lieu le vendredi 9 au Phoenix Concert Theatre sur Sherbourne et Carlton avec le guitariste malien Vieux Farka Touré, rencontré par L’Express avant sa prestation. Une autre grande chanteuse malienne, Oumou Sangaré, connue internationalement, s’est chargée de la clôture de l’événement et a enchanté le public.

La recette a déjà fait ses preuves: plats, musiques et artisanats provenant des quatre coins du continent africain avec chaque année des artistes différents sur la grande scène, ainsi que deux autres scènes plus petites avec des musiciens moins connus et des ateliers de musique ou de danse.

Cette année deux de nos artistes francophones locaux, Tamsir Seck et Djoléï Justine Gogoua, ont présenté des ateliers de djembé pour l’un et de danse pour la seconde. Djoléï Justine Gogoua s’est également chargée de la présentation en français de certains musiciens se produisant sur la scène principale.

Vieux Farka Touré, lui, s’est chargé du lancement de l’Afrofest 2009. À Montréal pour le festival de jazz, il a fait un passage éclair à Toronto avant de s’envoler vers London, Ontario, le lendemain pour le festival Sunfest et de continuer sa tournée nord-américaine.

Le guitariste, chanteur et percussionniste vient de lancer son deuxième album intitulé «Fondo». Enchaînant les concerts, il expliquait à L’Express que «tout se fait tout naturellement sans aucun stress».

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Chantant en Bambara, Peulh, Songhaï, langues parlées au Mali, ou en Moshi, parlé au Burkina Faso, il explique que «la musique se fait comprendre d’elle-même, fait sortir ce que tu as dans le cœur».

Ainsi, ce que dégage sa musique étant au moins aussi important, voir plus important que les paroles, aucune inquiétude à se faire pour ceux qui ne comprennent pas ces langues.

Concernant ses compositions, il essaye de toucher un public assez large: «j’ai diverses influences, tout le monde doit trouver sa part, ceux qui aiment le jazz, le reggae, le rock». Accompagné d’un batteur, d’une guitare rythmique et d’une calebasse, son blues malien inspiré de ces musiques a conquis le public du Phoenix Concert Theatre.

D’ailleurs l’artiste préfère le public nord-américain au public malien: «Ils ont plus envie de découvrir, de connaître ma musique, mon pays. Et justement on a un rôle important à jouer comme artistes, on doit sortir, faire connaître le Mali». «Au Mali les gens sont moins intéressés par leurs chanteurs, ils préfèrent ce qui vient de l’extérieur, les musiques ivoiriennes et congolaises où le mbalax du Sénégal».

Les thèmes qu’il aborde dans cet album sont ceux de l’union, des rencontres et de l’ouverture d’esprit: «J’ai beaucoup voyagé dans le cadre de mes tournées, rencontré beaucoup de monde, j’ai vu de l’intolérance et aussi des gens biens. Je parle des relations humaines et des leçons que j’ai tirées de ces expériences.»

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À partir de fin juillet, il devrait se produire en Europe avant de retourner à Bamako pour un repos bien mérité et continuer de travailler sur son troisième album.

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