AFO: la francophonie ontarienne doit échanger

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Publié 31/10/2007 par Yann Buxeda

Les 23 et 24 octobre derniers, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a organisé un Symposium sur les langues officielles de l’Ontario. Une importante réunion de débats qui a regroupé de nombreux acteurs de la francophonie, tant au niveau des institutions que des organismes. Entre autres sujets évoqués, le rôle des immigrants francophones ainsi que leur intégration a tenu une place importante, tout comme la qualité des services gouvernementaux, sujet sur lequel l’AFO s’implique tout particulièrement.

La francophonie ontarienne est une équation aux multiples variables, dont la diversité est une composante inaliénable. C’est autour de ce constat que les premiers débats du Symposium se sont articulés, alors que l’Ontario français, avec l’immigration de plus en plus importante de francophones de partout dans le monde, entame un virage identitaire important pour son avenir.

Car si le multiculturalisme est l’un des atouts majeurs de cette francophonie dynamique, il convient d’entretenir ce lien censé fédérer aussi bien les immigrants de France que d’Afrique ou d’Asie: la langue.

Un projet en apparence simple mais qui revêt pourtant une série de défis que la communauté se doit de relever pour perdurer, comme le soulignait Mariette Carrier-Fraser, présidente de l’AFO, au sortir des deux jours de réunion: «La collectivité doit miser sur sa diversité pour réaliser un Ontario français fort. Plus de 20% des délégués communautaires inscrits au Symposium étaient des représentants de minorités raciales et ethnoculturelles francophones. Ce n’est qu’en devenant des membres à part entière de la collectivité francophone que nous pourrons protéger nos acquis et faire valoir nos droits pour des services en français de qualité, accessibles partout dans notre province.»

Ce souci de préserver l’identité franco-ontarienne passe avant tout par la communication, précise-t-elle: «Le rôle de ce Symposium était avant tout d’informer. Et c’est justement ce genre d’initiatives qui permet à la communauté francophone d’entretenir des liens qui sont essentiels. C’est en apprenant à nous connaître tous ensemble que nous pourrons bénéficier de l’incroyable richesse de l’hétéroclisme francophone que recèle l’Ontario.»

Ce souci de fédérer «les» communautés francophones, de faciliter l’inclusion de chacun à la mosaïque franco-ontarienne n’est, pour autant qu’un premier pas. Comme le soulignait le Commissaire aux services en français de l’Ontario François Boileau, sa «responsabilité première est de faire en sorte que le gouvernement de l’Ontario améliore l’offre active».

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Une revendication qui nécessite l’appui d’une communauté francophone soudée et massive, alors que tant au niveau provincial que fédéral, la qualité des services proposés reste inégale, comme le déplore Mariette Carrier-Fraser: «Les deux paliers de gouvernement qui nous concernent présentent d’importantes disparités selon les services étudiés mais au final, très peu proposent vraiment une offre active. Il est toujours difficile d’obtenir des services en français, cela prend beaucoup de temps mais nous travaillons sur le sujet.»

Un combat que l’AFO souhaite également étendre jusqu’aux municipalités: «Même à plus petite échelle, on retrouve les mêmes difficultés. Nous allons progressivement nous pencher sur les liens à développer avec les municipalités afin de faire avancer les choses. Nous devons développer une stratégie politique globale, qui puisse convenir à tous les paliers décisionnels.»

Un défi qui sera assurément complexe à relever. Pour autant, la présidente de l’AFO veut croire que la communauté est sur la bonne voie, et souligne l’impact important du Symposium: «Tous nos participants ont souligné la richesse des échanges, et beaucoup ont pu tisser des liens avec les partenaires institutionnels. Cela devrait permettre de favoriser clairement la vitalité communautaire de l’Ontario français. Mais malgré la satisfaction générale, nous avons encore beaucoup à faire. Nous avons tous le devoir de construire un Ontario français fort et dynamique.»

À noter que les recommandations issues des différents débats du Symposium seront incorporées au plan stratégique et opérationnel de l’AFO. Par ailleurs, l’organisme franco-ontarien tiendra son assemblée générale annuelle le 7 juin prochain à Sudbury.

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