Les 23 et 24 octobre derniers, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a organisé un Symposium sur les langues officielles de l’Ontario. Une importante réunion de débats qui a regroupé de nombreux acteurs de la francophonie, tant au niveau des institutions que des organismes. Entre autres sujets évoqués, le rôle des immigrants francophones ainsi que leur intégration a tenu une place importante, tout comme la qualité des services gouvernementaux, sujet sur lequel l’AFO s’implique tout particulièrement.
La francophonie ontarienne est une équation aux multiples variables, dont la diversité est une composante inaliénable. C’est autour de ce constat que les premiers débats du Symposium se sont articulés, alors que l’Ontario français, avec l’immigration de plus en plus importante de francophones de partout dans le monde, entame un virage identitaire important pour son avenir.
Car si le multiculturalisme est l’un des atouts majeurs de cette francophonie dynamique, il convient d’entretenir ce lien censé fédérer aussi bien les immigrants de France que d’Afrique ou d’Asie: la langue.
Un projet en apparence simple mais qui revêt pourtant une série de défis que la communauté se doit de relever pour perdurer, comme le soulignait Mariette Carrier-Fraser, présidente de l’AFO, au sortir des deux jours de réunion: «La collectivité doit miser sur sa diversité pour réaliser un Ontario français fort. Plus de 20% des délégués communautaires inscrits au Symposium étaient des représentants de minorités raciales et ethnoculturelles francophones. Ce n’est qu’en devenant des membres à part entière de la collectivité francophone que nous pourrons protéger nos acquis et faire valoir nos droits pour des services en français de qualité, accessibles partout dans notre province.»
Ce souci de préserver l’identité franco-ontarienne passe avant tout par la communication, précise-t-elle: «Le rôle de ce Symposium était avant tout d’informer. Et c’est justement ce genre d’initiatives qui permet à la communauté francophone d’entretenir des liens qui sont essentiels. C’est en apprenant à nous connaître tous ensemble que nous pourrons bénéficier de l’incroyable richesse de l’hétéroclisme francophone que recèle l’Ontario.»
Ce souci de fédérer «les» communautés francophones, de faciliter l’inclusion de chacun à la mosaïque franco-ontarienne n’est, pour autant qu’un premier pas. Comme le soulignait le Commissaire aux services en français de l’Ontario François Boileau, sa «responsabilité première est de faire en sorte que le gouvernement de l’Ontario améliore l’offre active».