Affrontements entre soldats et manifestants au Caire

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Publié 17/12/2011 par Hamza Hendawi (The Associated Press)

à 13h46 HNE, le 18 décembre 2011.

LE CAIRE, Égypte – Des affrontements ont opposé dimanche dans le centre du Caire, pour la troisième journée consécutive, les forces de sécurité à des manifestants réclamant toujours que l’armée quitte le pouvoir. Selon le ministère de la Santé, les violences ont fait 10 morts et 441 blessés depuis vendredi.

Protestataires et soldats ont continué dimanche à se bombarder mutuellement de pierres et de cocktails incendiaires, près du Parlement et de la Place Tahrir dans le centre de la capitale égyptienne. « Tout est normal », ironisait Ahmed Yacoub, un manifestant. « La police et l’armée font un usage excessif de la force avec des pierres, et ils disent qu’ils protègent la révolution ».

Les violences ont débuté dans la nuit de jeudi à vendredi quand l’armée a délogé des manifestants qui campaient pacifiquement depuis trois semaines devant le siège du gouvernement. Des images filmées par des journalistes de chaînes de télévision privées ou des témoins sur leur téléphone portable ont témoigne de la brutalité de l’intervention de l’armée. Des manifestants ont été passés à tabac, frappés à terre, tandis que des femmes ont été traînées par les cheveux. Les tentes du campement ont été incendiées.

Des militaires en tenue anti-émeute et armés de bâtons ont pourchassé les manifestants, les forçant à battre en retraite sur la Place Tahrir. Plus tard, les forces de sécurité ont chargé sur la place pour disperser les manifestants, incendiant leurs campements. Certains témoignages, non confirmés, ont fait état de tirs à partir de toits.

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Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la démission du président Hosni Moubarak le 11 février dernier sous la pression de la rue, s’efforce de justifier l’intervention des soldats. Il présente les manifestants comme des hooligans, des « contre-révolutionnaires » représentants d’une « conjuration ».

Le CSFA cherche également à isoler les dirigeants du mouvement de protestation, tablant sur la lassitude de la population en quête de stabilité politique et de sécurité, note Mohammed Abbas, ancien militant des Frères Musulmans aujourd’hui au côté des mouvements de jeunesse plus actifs dans les manifestations.

« Le Conseil des Forces armées utilise toutes les occasions pour se présenter comme la plus forte institution du pays. Nous rendons la tâche plus facile aux généraux avec nos divisions et notre isolement », déplore-t-il.

Ces violences sont les plus importantes depuis les affrontements de novembre entre manifestants et forces de sécurité qui ont fait plus de 40 morts dans le même secteur du Caire, Place Tahrir et dans ses environs.

Elles interviennent sur fond d’élections législatives dont la première phase, qui a débuté le 28 novembre, a été marquée par la domination des partis islamistes. « Liberté et Justice », la formation des Frères musulmans, a recueilli quelque 36% des voix, tandis que le parti Al-Nour (salafiste) a obtenu 24% des voix.

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La deuxième phase de l’élection a eu lieu mercredi et jeudi dans neuf des 27 provinces du pays. D’après de premiers résultats partiels, les partis islamistes -qui se tiennent soigneusement à l’écart des manifestations- sont en tête.

La troisième phase du scrutin est prévue début janvier 2012. Ce sont les premières élections depuis la chute de Moubarak.

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