à 13h46 HNE, le 18 décembre 2011.
LE CAIRE, Égypte – Des affrontements ont opposé dimanche dans le centre du Caire, pour la troisième journée consécutive, les forces de sécurité à des manifestants réclamant toujours que l’armée quitte le pouvoir. Selon le ministère de la Santé, les violences ont fait 10 morts et 441 blessés depuis vendredi.
Protestataires et soldats ont continué dimanche à se bombarder mutuellement de pierres et de cocktails incendiaires, près du Parlement et de la Place Tahrir dans le centre de la capitale égyptienne. « Tout est normal », ironisait Ahmed Yacoub, un manifestant. « La police et l’armée font un usage excessif de la force avec des pierres, et ils disent qu’ils protègent la révolution ».
Les violences ont débuté dans la nuit de jeudi à vendredi quand l’armée a délogé des manifestants qui campaient pacifiquement depuis trois semaines devant le siège du gouvernement. Des images filmées par des journalistes de chaînes de télévision privées ou des témoins sur leur téléphone portable ont témoigne de la brutalité de l’intervention de l’armée. Des manifestants ont été passés à tabac, frappés à terre, tandis que des femmes ont été traînées par les cheveux. Les tentes du campement ont été incendiées.
Des militaires en tenue anti-émeute et armés de bâtons ont pourchassé les manifestants, les forçant à battre en retraite sur la Place Tahrir. Plus tard, les forces de sécurité ont chargé sur la place pour disperser les manifestants, incendiant leurs campements. Certains témoignages, non confirmés, ont fait état de tirs à partir de toits.