Nous réalisons à peine ce qui vient de nous arriver. L’âme du Nouvel-Ontario, le grand poète Robert Dickson nous a quittés. Il s’est éteint la semaine dernière comme il a vécu: tel une comète, une étoile filante illuminant le «Nord» de l’imaginaire franco-ontarien.
Installé à Sudbury au début des années 70, professeur de littérature à l’Université Laurentienne, cet anglophone du sud de l’Ontario a été de toutes les naissances artistiques franco-ontariennes, celle de la Coopérative artistique du nord de l’Ontario devenue la formation musicale CANO, celle du Théâtre du Nouvel-Ontario (TNO) qui fêtait l’an dernier 35 ans de création, celle de la Galerie du Nouvel-Ontario (GNO), celle de la mythique Cuisine de la poésie et bien sûr, celle de la maison d’édition Prise de parole dont il assumait la présidence depuis bientôt 20 ans avec sa complice et directrice générale Denise Truax.
Des noms légendaires comme ceux d’André Paiement, Robert Paquette, Robert Marinier, Patrice Desbiens, Brigitte Haentjens, Jean Marc Dalpé sont associés au Sudbury du poète qui clamait «au nord de notre vie».
Professeur, éditeur et écrivain, couronné du prix du Gouverneur général en 2002 en poésie avec Humains paysages en temps de paix relative, il nous a aussi légué plusieurs autres bons crus dont Une bonne trentaine, Or «é» alité,Abris Nocturnes, Grand ciel bleu par ici, et dernièrement Libertés provisoires.
Traducteur à ses heures, il nous a permis de connaître au moins deux visions du monde, celle de Lola Tostevin dans Kaki et de Tomson Highway dans Champion et Ooneemeetoo, deux traductions remarquées par leur sensibilité intelligente.