«Contrairement à la majorité d’entre vous, moi j’ai pratiqué le droit au Québec, principalement en français, dans la langue de la majorité, pendant 22 ans, avant de me joindre à la Cour fédérale, il y a 8 ans. Bien qu’elle soit une institution bilingue, je ne vous surprendrai pas si je vous dis qu’à la Cour fédérale, l’anglais prédomine.»
«J’ai donc maintenant une bien meilleure idée de ce que représente au quotidien le fait de faire partie de la minorité linguistique.»
Symposium 2020
Celle qui s’exprime ainsi est juge en chef adjointe de la Cour fédérale du Canada. Ces propos de madame la juge Jocelyne Gagné ont été prononcés le 25 septembre dernier, dans le cadre du panel sur L’équité pour les francophones: accès à la justice, lors du Symposium 2020 Droit et langue française, une initiative étudiante tenue par le Collège Massey et la Faculté de droit de l’Université de Toronto.
Madame la juge Gagné a commenté la place du français au sein des Cours fédérales. Le Québec est une province bi-juridique, où le droit privé est d’origine civiliste alors que le droit public, provincial et fédéral, tire son origine de la common law.
Afin de garantir à la fois le caractère bilingue et le caractère bi-juridique (common law et droit civil), la Loi sur les Cours fédérales prévoit que 10 des 41 juges réguliers de la Cour fédérale doivent venir du Québec (5 sur 13 à la Cour d’appel fédérale).