Par ses livres, ses déclarations courageuses et, plus récemment, son premier film, le Marocain Abdellah Taïa lève le voile sur une réalité souvent occultée, celle de l’homosexualité au Maghreb.
De passage à Toronto dans le cadre de l’International Festival of Authors de Harbourfront, il s’est prêté à un entretien le 26 octobre, à la Galerie Pierre-Léon de l’Alliance française, en répondant aux questions du journaliste Nima Tak.
Né en 1973, Abdellah Taïa a étudié la littérature française à l’Université Mohamed V de Rabat, à l’Université de Genève et à la Sorbonne. En 1999, il publie ses premiers textes dans un recueil collectif intitulé Des nouvelles du Maroc. Son premier ouvrage solo, Mon Maroc, paraît l’année suivante.
Dans le Dictionnaire des écrivains marocains, on peut lire qu’Abdellah Taïa possède «un ton bien à lui, fait d’une imprégnation authentique par les humeurs et les rumeurs de son pays natal et d’une ouverture avide à la découverte d’univers différents de l’autre côté du détroit».
Dès sa jeunesse, Abdellah Taïa rêvait de devenir cinéaste, pas écrivain. L’image le touchait profondément. «Elle était une obsession pour moi.» À l’université, il décide de tenir un journal intime en français, ce qui l’oblige à maîtriser la langue. Ce journal lui révèle une capacité d’écrire, lui fait découvrir «le droit d’écrire».