Donc, il y a de l’eau sur Mars. Qu’est-ce que cela change pour la possibilité de vie sur Mars? Pour l’instant, rien.
Rien, parce que les planétologues savaient déjà que Mars abritait de la glace, et qu’elle avait déjà abrité de l’eau. La possibilité qu’il y ait déjà eu de la vie grâce à cette eau était donc déjà prise en compte, et la possibilité qu’on en détecte un jour des empreintes fossiles dans la roche, ou dans la glace, fait rêver depuis les premières sondes américaines dans les années 1970.
Mais le fait qu’il y ait de l’eau aujourd’hui signifie-t-il que la vie martienne aurait pu survivre jusqu’à aujourd’hui? Pas si vite, répondent depuis la conférence de presse de la NASA, lundi, tous les observateurs — et c’est aussi ce qu’ont prudemment répondu les chercheurs eux-mêmes, autant dans cette conférence de presse que dans leur article, publié lundi par Nature Geoscience.
Le problème, a expliqué par exemple l’un des coauteurs, Lujendra Ojha, de l’Institut de technologie de Georgie à Atlanta, est que de l’eau boueuse, qui coule uniquement lorsque la température grimpe au-dessus des moins 20 Celsius — sur Mars, c’est l’équivalent d’une canicule — ne fournit pas un habitat très propice.
Eau salée
De plus, si l’on considère qu’il s’agit d’eau salée — c’est l’autre aspect de la découverte annoncée lundi — ça diminue encore plus les chances pour d’éventuelles bactéries. «Si l’eau est complètement saturée de perchlorates (sels hydratés) alors la vie telle que nous la connaissons sur Terre ne serait pas capable de survivre.»