De toute façon, en 2009, la clef de l’avenir à moyen terme de notre planète sera moins à chercher dans ce que diront les climatologues, que dans ce que diront les chefs d’État de la Chine, de l’Inde et des États-Unis… À suivre.
De 2008 à 2009
Les événements marquants de l’année qui vient de s’écouler? Le LHC, la première photo d’une planète extra-solaire, les cellules-souches reprogrammées… Mais de telles listes sont trompeuses, parce que la science n’est pas faite de découvertes spectaculaires. Elle avance lentement. Voici quelques tendances lourdes de 2008, qui vont indubitablement nous accompagner — ou nous hanter — en 2009 :
L’élection de Barack Obama : Impossible de dire, à ce moment-ci, si la formation d’une équipe scientifique solide autour du futur président se traduira, comme promis, par des investissements massifs dans les énergies alternatives et une approche plus moderne face aux faits qui contredisent les croyances religieuses.
Biocarburants : Les scientifiques ont beau avoir accumulé les avertissements, depuis 11 ans, à propos des risques de tout mettre dans le panier de l’éthanol, ce n’est que récemment que les craintes se sont cristallisées. En plus des études qui ont reconfirmé que la production d’éthanol à base de maïs augmenterait les émissions de gaz à effet de serre — plutôt que les réduire — la crise alimentaire est venue porter le coup fatal. Désormais, les biocarburants de deuxième génération ont la cote: ceux produits à base de bois mort par exemple, et qui n’impliquent donc pas de priver de nourriture des millions de gens pour faire pousser de l’essence.
Crise financière : Depuis l’automne, les propos de ceux qui cherchent des solutions à la crise financière — repenser le capitalisme, repenser la société de consommation, simplicité volontaire, etc. — ont aussi eu une résonance scientifique: adopter un mode de vie plus «vert» pour, justement, moins consommer; abandonner le dogme d’une croissance perpétuelle incompatible avec une planète aux ressources limitées; et tant qu’à se lancer dans des travaux d’infrastructure massifs pour relancer l’industrie, visons les parcs d’éolien et les technologies d’économies d’énergies.