Il y a de ces mythes qui doivent parfois être défaits. La langue française est parsemée de croyances populaires qui supplantent parfois les règles les plus élémentaires. L’une d’elles concerne l’accentuation des majuscules.
Un jour, alors que je prenais part à un concours de dictée, une concurrente assez âgée tentait en vain de plaider sa cause pour un accent oublié sur une majuscule. Une des phrases de la dictée commençait par «À partir de ce moment…».
La dame avait omis de mettre l’accent grave sur la lettre «a» majuscule en début de phrase. Elle mentionnait qu’on ne devait pas considérer comme une faute le fait de ne pas mettre d’accent sur une majuscule.
La dame a tort. Mais elle aurait peut-être eu raison il y a une trentaine d’années. Pourquoi une trentaine? Parce que c’était encore l’époque des dactylos, des bonnes vieilles machines à écrire. Les traitements de texte informatisés n’étaient pas encore répandus et utilisés comme ils le sont aujourd’hui.
Une raison technique
La pratique tendant à ne pas accentuer les majuscules vient probablement de l’imprimerie. On a longtemps utilisé des caractères de plomb à taille fixe qu’on alignait pour mettre en forme un texte destiné à l’impression.