À la TFS, on enseigne dans le ravin

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Publié 30/06/2015 par Manon Bodel

Toronto a beau être une grande ville, la nature n’en est pas moins abondante. Outre les parcs et les ruelles peuplées d’arbustes, la métropole est traversée par un réseau de profonds ravins. De véritables réserves naturelles où se réfugient chevreuils, renards, castors et où poussent diverses espèces végétales.

L’entrée de l’un d’entre eux se trouve juste derrière la Toronto French School, et c’est Josette Bouchard, professeure d’environnement, qui nous a guidés le long du sentier qu’elle et ses élèves ont aménagé à travers la forêt.

Quatre ans ont passé depuis le début de la réhabilitation du ravin. «Au départ, on ne pouvait pas y avoir accès facilement: il était impossible de descendre dans le ravin», explique Josette Bouchard.

«Nous avons donc décidé de construire nous-mêmes notre propre chemin. Tout devait rester à l’état naturel, aucune construction n’était permise. Nous devions aménager un sentier en zigzag autour des arbres pour éviter le ruissellement et l’érosion»

Jadis interdit

L’idée de nettoyer, de rendre accessible et de faire cours dans le ravin n’est pas nouvelle pour l’enseignante. «Dans les années 1980, j’avais déjà commencé à l’utiliser avec mes élèves, mais, à cause des renards enragés, nous avions dû arrêter. Ensuite, à cause des craintes de poursuites judiciaires concernant la sécurité des enfants, le ravin est devenu interdit. Maintenant, les parents se rendent compte de son intérêt et les mentalités évoluent.»

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Munis de sécateurs et de couteaux, les élèves de 9e année sont progressivement parvenus à dégager le sentier. Pour traverser le marécage, des palettes industrielles ont été disposées dans la boue. Une véritable petite route en bois qui permet de ne pas patauger dans l’eau boueuse.

«Nous avons construit ce chemin pendant les journées communautaires, en automne et au printemps. Il n’a fallu qu’une heure aux élèves pour placer les palettes», commente Josette Bouchard.

Cours en plein air

Grâce à leur dur labeur, le ravin est devenu un endroit tout à fait agréable pour se promener, profiter de la nature, s’amuser… et y faire cours.

Des salles de classe ont en effet été construites ou sont en voie de construction: des morceaux de bois, disposés en cercle, remplacent les traditionnelles tables et chaises. Les élèves y apprennent toutes sortes de matières.

«L’idée était de retourner à la nature. Notre école veut réparer la déconnexion entre les enfants et la nature: c’est la première génération qui a autant d’heures de cours et qui voit diminuer le temps consacré à l’éducation physique. Cela engendre une baisse du niveau de concentration et des dépressions», fait savoir Josette Bouchard.

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Hiver comme été, les élèves utilisent désormais l’endroit pour jouer, faire des croquis, étudier les plantes, les arbres, et les animaux qui s’y trouvent. Jon Yong, un spécialiste des oiseaux, vient en effet apprendre aux enfants à identifier les volatiles et leurs manières de communiquer entre eux.

Cérémonies

D’autres activités sont organisées dans le ravin. Récemment, deux Amérindiens sont venus faire une cérémonie lors de la plantation d’un érable à sucre.

Les élèves de 6e année, après avoir lu un roman au sujet des multiples abus et de l’acculturation dont ont été victimes les Autochtones, ont décidé de planter un arbre de la réconciliation. Une espèce indigène a alors été choisie pour cette occasion.

De plus en plus d’enseignants de la Toronto French School viennent désormais donner des cours dans le ravin. Une bonne façon de faire prendre aux élèves une grande bouffée d’air frais, loin de la pollution du centre-ville, et de les sensibiliser sur les questions environnementales… à condition de s’équiper de produit anti-moustique!

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