À la défense d’un défenseur: le journal Le Droit

24 juin 2019, les Franco-Ontariens ont ouvert le défilé de la Fête nationale à Montréal. Ici, leur tableau représentant le combat des Franco-Ontariens, à travers le journal Le Droit, contre le Règlement 17.
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Le quotidien Le Droit à Ottawa est né d’une nécessité. C’était au début du XXe siècle. Le gouvernement de l’Ontario avait eu la fâcheuse idée d’interdire l’enseignement du français dans la province, avec le tristement célèbre Règlement 17. Le Droit s’érigeait lors en défenseur de la francophonie.

Au milieu des années 90, il est remonté aux barricades pour dénoncer la fermeture annoncée de l’hôpital francophone Montfort par le gouvernement de Mike Harris. Son insistance combinée à la détermination des Franco-Ontariens a conduit la province à faire marche arrière.

Nouvelle lutte… pour lui-même

Aujourd’hui, une autre lutte s’annonce pour ce quotidien engagé, non pas pour défendre le fait français, mais pour assurer sa propre survie. Le propriétaire, Groupe Capitales Médias, est enfoncé dans le rouge jusqu’à la noyade.

Ce soldat de la francophonie doit trouver lui-même comment garder la tête hors de l’eau.

Il faut bien l’admettre, de sombres nuages planent sur les médias francophones au pays depuis plusieurs années.

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Plus qu’une marchandise

On dit souvent qu’un journal est à la fois entreprise et marchandise, qu’il doit faire ses frais et des profits. Normal.

Mais en démocratie, il est beaucoup plus que cela. Il informe et défend aussi. L’histoire du Droit le confirme.

Ce quotidien n’a pas fait que de la nouvelle depuis sa naissance. Il a pris position sur des enjeux fondamentaux pour la francophonie. Il est un véritable intervenant qui a contribué à faire de sa société un monde plus égalitaire.

Un journal, c’est aussi la manifestation et l’expression d’une culture et d’un peuple.

La une du Droit au lendemain de la grande manifestation à Ottawa contre les reculs infligés aux francophones par le gouvernement de l’Ontario en novembre 2018.

Écho de la francophonie

J’étais en poste à CBKF, la radio de Radio-Canada en Saskatchewan. Des journaux lancés sans trop de manières traînaient sur une table: Globe and Mail, Star Phoenix, Leader Post

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Et puis tout à coup, j’ai aperçu un mot français qui dépassait: «vive». Je sors le journal de l’empilade. Il était le plus modeste de tous en taille. À mes yeux toutefois, il était le plus grand. Je venais de découvrir L’Eau vive.

L’ouvrir, c’était comme entendre les échos de la langue française venus de l’immensité des vastes plaines de l’Ouest canadien sous le plus grand ciel qu’il m’avait été donné de voir. En même temps, ces pages me donnaient la certitude que des Fransaskois vivaient dans ce vaste univers et qu’il partageait ma culture et ma langue.

Souhaitons que Le Droit continue d’être l’expression de la communauté franco-ontarienne dans sa lutte et sa quête d’égalité, ainsi que la manifestation d’un peuple qu’il a informé et défendu depuis sa naissance.

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec a lancé une campagne de soutien aux publications locales.

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