Rigueur budgétaire: contre les messages de hippies

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Publié 07/11/2012 par Michel Dolbec (La Presse Canadienne)

7 nov 2012 12h39

PARIS _ Même s’il dit avoir « plaidé pour pas qu’on touche au ministère de la Culture », Maka Kotto ne s’attend pas, visiblement, à être épargné par les compressions budgétaires qui se préparent à Québec.

« À cause de la pression financière et des objectifs d’équilibre du budget (…), on ne peut pas envoyer des messages de hippies à gauche et à droite. Ça prend de la rigueur », a lancé le ministre québécois de la Culture, mercredi à Paris, en reconnaissant que chaque ministère « contribuera d’une manière ou d’une autre » à l’effort demandé.

Mardi soir, lors de l’ouverture de la semaine du « Cinéma du Québec à Paris », la comédienne et réalisatrice Carole Laure et le producteur du film « Rebelle », Pierre Even, se sont inquiétés d’éventuelles coupes dans les programmes culturels.

« On redoute des coupes. On a peur. (…). Battons nous tous pour garder le financement de notre cinéma », avait lancé Carole Laure.

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Sur le coup, le ministre Kotto n’avait pas commenté ces déclarations. Mercredi, devant une poignée de députés réunis au sein de la Commission de l’Assemblée nationale sur la culture, il a reconnu que l’argent se faisait rare.

« Je ne sais pas si nous aurons assez d’argent. La pression financière est forte », a-t-il répondu à une élue qui l’interrogeait sur les ambitions québécoises en matière de culture, notamment en ce qui concerne les jeunes.

En entrevue quelques instants plus tard, le ministre Kotto s’est dit « lucide » sur ce qui se prépare, reconnaissant que « le président du Conseil du trésor fera des choix qui feront peut-être mal ».

« On ne pourra peut-être pas à court terme réaliser ce à quoi nous nous sommes engagés. Certains projets seront probablement différés », a-t-il ajouté.

Le ministre a blâmé pour cette situation le précédent ministre des Finances, le libéral Raymond Bachand, qu’il accuse d’avoir commandé ces derniers mois des « coupes silencieuses » (cachées) de 14 millions $ dans le seul budget de la Culture.

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« On se rend compte de la mystification », a plaidé M. Kotto, en reprenant le couplet gouvernemental sur l’état « lamentable » des finances publiques, grevées par un trou de 1,6 milliard $, deux fois supérieur aux chiffres affichés par l’ancien gouvernement.

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