Québec: l’ASSÉ dissout la CLASSE

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Publié 04/11/2012 par Lise Millette (La Presse Canadienne)

à 15h17 HAE, le 4 novembre 2012.

MONTRÉAL – La Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) a été dissoute, mais l’association qui avait fondé le regroupement promet de recréer une escalade des moyens de pression dès le printemps prochain.

Les associations membres de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) ont voté la fin de la CLASSE lors d’un congrès tenu samedi à l’UQAM.

Cette coalition avait été mise sur pied en décembre 2011 et avait, dès le départ, la prétention de n’être qu’une organisation temporaire destinée à combattre la hausse des frais de scolarité.

Ce combat étant terminé, et gagné, l’ASSÉ lance une nouvelle campagne qui s’intitule «En marche vers la gratuité scolaire».

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Les militants se retrouveront les 1er et 2 décembre. Ce rassemblement national étudiant devrait leur permettre de jeter les bases d’une collaboration afin de développer une stratégie qui les mènera en février, au moment où le gouvernement Marois doit lancer son Sommet sur l’éducation post-secondaire.

L’ASSÉ n’a toujours pas confirmé si elle participera à ce Sommet qui soulève plus de scepticisme que d’espoir parmi ses militants.

«Le mouvement étudiant a déjà dû faire face à Pauline Marois lorsqu’elle était ministre de l’Éducation et qu’elle avait proposé une hausse des frais de scolarité. Il ne faut pas se faire d’illusion avec ce moment et il n’y a pas de lune de miel avec le Parti québécois», a maintenu un porte-parole de l’ASSÉ, Jérémie Bédard-Wien.

L’ASSÉ offre une trève au gouvernement et, en poursuivant clairement l’objectif d’obtenir la gratuité scolaire, elle continue de se distinguer des fédérations étudiantes collégiales et universitaires du Québec.

La coporte-parole de la CLASSE, Camille Robert, estime que les victoires de la mobilisation étudiante sont principalement attribuables à la CLASSE et ses actions fondées sur le syndicalisme de combat. Et le modus operandi n’est pas appelé à changer et la condamnation de Gabriel Nadeau-Dubois pour outrage au tribunal n’y changera rien.

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«Nous considérons que les décisions démocratiques doivent être défendues. Il s’agit du coeur de notre mouvement de grève », a conclu Jérémie Bédard-Wien.

Jusqu’à Toronto

Par ailleurs, la condamnation pour outrage au tribunal de l’ancien leader étudiant Gabriel Nadeau-Dubois a des échos jusque dans le Canada anglais.

Au son des casseroles, des militants s’étaient réunis au parc Dufferin Grove, samedi midi, pour une courte manifestation à Toronto en appui à M. Nadeau-Dubois.

Parmi ces manifestants figuraient plusieurs étudiants de l’Université York qu’avait rencontrés l’ancien porte-parole de la CLASSE au printemps dernier.

Le porte-parole du rassemblement, Xavier Lafrance, dénonce le précédent créé par le verdict de culpabilité d’outrage au tribunal prononcé par le juge Denis Jacques de la Cour supérieure du Québec. Selon lui, la portée de ce jugement, risque de museler les futurs porte-parole, qu’ils soient étudiants ou de quelconque mouvement social.

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L’étudiant de l’Université York estime que la contestation des frais de scolarité au Québec a eu des échos dans plusieurs autres villes canadiennes. Les « casseroles » avaient alors rassemblées jusqu’à 3000 personnes à Toronto. Des manifestations avaient aussi eu lieu à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick et à Edmonton en Alberta.

Évidemment, la mobilisation ne connaît pas le même engouement qu’au Québec, mais Xavier Lafrance soutient que le mouvement a soulevé plusieurs questions et que les carrés rouges ont fait leur apparition sur les campus ontariens.

Dans les cercles étudiants, la question de l’accessibilité inquiète aussi en Ontario. « Non seulement il n’est peut-être pas légitime de payer une fortune pour étudier, mais il est possible de se mobiliser massivement et démocratiquement. Il y a une inspiration qui vient du Québec », a avancé l’étudiant.

De son côté, Gabriel Nadeau-Dubois a annoncé vendredi qu’il porterait le jugement en appel, et a demandé à ses sympathisants de l’appuyer financièrement dans sa démarche. il a affirmé dimanche, par voie de communiqué, qu’il avait déjà réussi à amasser 58 000 $ pour sa défense juridique de la part de plus de 1700 donateurs, environ 48 heures après avoir lancé un appel au financement public de sa cause.

La Centrale des syndicats nationaux (CSN), notamment, a annoncé son appui à Gabriel Nadeau-Dubois, tout en invitant ses organisations affiliées à le soutenir également afin qu’il puisse avoir les moyens de défendre sa cause devant les tribunaux. Le parti Québec solidaire a appuyé cette campagne de financement et incité ses membres à faire des dons.

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