Mulcair ne sentirait pas lié par l’entente Canada-Chine

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Publié 01/11/2012 par Joan Bryden (La Presse Canadienne)

à 22h27 HAE, le 31 octobre 2012.

OTTAWA – Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, s’est fait traiter d’«extrémiste» mercredi pour avoir menacé d’annuler une entente économique controversée entre le Canada et la Chine.

Cela n’a pas empêché M. Mulcair de poursuivre sur sa lancée en soutenant qu’un gouvernement néo-démocrate ne serait pas tenu d’honorer un traité ratifié par le gouvernement de Stephen Harper.

M. Harper a pour sa part déclaré que l’Accord sur la promotion et la protection de l’investissement était le fruit de 20 ans de négociations et qu’il avait été conclu pour assurer aux Canadiens qui investissent en Chine la même protection qu’aux Chinois qui investissent au Canada.

Il s’est moqué de la menace de Thomas Mulcair d’abroger l’entente, soutenant que c’était précisément pour cette raison que les investisseurs, le milieu des affaires et la population en général ne faisaient pas confiance au NPD sur le plan économique.

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Le leader néo-démocrate a répondu que son parti soutenait le commerce, pas la liquidation du Canada.

Stephen Harper a répliqué que le NPD s’était opposé à presque toutes les ententes commerciales que le Canada avait signées dans son histoire, y compris l’accord de libre-échange avec les États-Unis.

«C’est ce genre d’extrémisme à propos du commerce qui explique pourquoi les Canadiens ne feront jamais confiance aux politiques économiques du NPD», a-t-il tranché.

Le traité a donné lieu récemment à plusieurs échanges corsés à la Chambre des communes alors que les partis de l’opposition, notamment appuyés par une pétition mise sur pied par des militants, tentent d’obliger le gouvernement conservateur à débattre davantage du traité, qui doit être ratifié dans les prochains jours.

Le chef libéral par intérim Bob Rae a joint sa voix à celle de M. Mulcair mercredi, réclamant plus de détails sur l’accord et plus de temps pour l’examiner.

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M. Rae a affirmé que le traité ne garantissait pas aux investisseurs canadiens un meilleur accès au marché chinois. Il a aussi dénoncé le secret qui entourait ce dossier et remis en question la clause exigeant que les pays signataires signalent 15 ans d’avance leur désir de se retirer de l’entente alors que la norme est habituellement d’un an.

Un porte-parole du ministre du Commerce international, Ed Fast, a toutefois assuré que le leader libéral se trompait au sujet de l’avis de 15 ans.

«Le traité a une durée de 15 ans. Après ce délai, un avis d’un an est exigé pour se retirer de l’accord. Cette période correspond aux normes en vigueur dans les autres Accords sur la promotion et la protection de l’investissement du Canada», a écrit Adam Taylor dans un courriel mercredi soir.

Les opposants à l’entente estiment qu’elle donnera de nouveaux pouvoirs aux sociétés d’État chinoises pour influencer les politiques canadiennes et qu’elle pourrait empiéter sur les domaines relevant des provinces, qui n’ont pas été consultées.

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