De même, il a confirmé être allé jouer au golf en République dominicaine avec le parrain de la mafia, Vito Rizzuto, et son collègue ingénieur Gilles Surprenant. Là encore, il a dépeint la situation en riant, décrivant Vito Rizzuto comme «un excellent compagnon de voyage, un excellent golfeur et un gars qui a le sens de l’humour».
Les pots-de-vin reçus ont aussi pris d’autres formes que de l’argent comptant. Par exemple, pas moins de cinq entrepreneurs ont fait des travaux sur sa maison de l’époque, voisine de celle de l’entrepreneur Paolo Catania. Il s’agissait notamment de travaux de bordure, de paysagement ou de dalle de béton.
M. Leclerc a admis que c’est par simple goût du pouvoir et de l’argent qu’il a accepté ces pots-de-vin pendant des années. Il a avoué que lui et son épouse touchaient un revenu suffisant, mais qu’il avait rationnalisé le stratagème dans sa tête en se persuadant que les pots-de-vin étaient une façon d’être reconnu pour le bon travail réalisé.
Au départ, il recevait 15 pour cent de la «plus-value» qu’il apportait au contrat de l’entrepreneur, en convainquant la Ville de lui verser plus d’argent. Mais, lors d’un tournoi de golf avec des entrepreneurs, après quelques verres, il a entendu quelqu’un lancer le chiffre de 25 pour cent. Il a donc résolu de demander à l’avenir 25 pour cent de la «plus-value» qu’il apportait au contrat.
Du même souffle cependant, il a soutenu qu’il n’exigeait pas de l’argent de la part des entrepreneurs et qu’il prenait ce qu’ils voulaient bien lui donner.