Né en Tunisie en 1947, Hubert Haddad a grandi en France, dans la banlieue de la capitale. Le regard tourné à la fois vers le bleu de la mer Méditerranée et la grisaille parisienne, le jeune homme commence à écrire aux alentours de ses 20 ans et ne s’arrêtera jamais. L’Express a rencontré cet auteur atypique, touche-à-tout, auteur d’une soixantaine de bouquins et qui à travers la langue française rassemble toutes les langues de la terre.
Auteur de deux volumes «d’apprentissage» de l’écriture, intitulés Nouveau magasin d’écriture et Nouveau nouveau magasin d’écriture, Hubert Haddad a dès le début de sa carrière pris le soin d’intégrer de la réflexion à son travail, et tenter de déconstruire sa manière d’écrire pour l’expliquer aux plus jeunes, aux défavorisés, à ceux qui ont l’écriture comme seul exutoire.
L’écrivain a les pieds sur terre
Très jeune, il fonde des revues littéraires avec des jeunes de centres communautaires en France. Ensemble ils tentent de compiler des codes, des techniques des «trucs» d’écrivain, au fur et à mesure de leurs rencontres. «Je ne savais même pas à l’époque que je faisais des ateliers d’écriture. Ça c’est amplifié (les ateliers d’écriture, ndlr) parce que les institutions ont fait appel aux écrivains pour intervenir dans différents endroits», explique Hubert Haddad.
Ces deux bouquins, plus de 1600 pages en tout, sont une sorte de labyrinthe d’images, de textes, de propositions d’écriture et de stratégie. Ils s’adressent aux personnes qui offrent des ateliers d’écriture, et pourraient être utiles aux écrivains en panne d’inspiration!
«Je ne me suis inspiré d’aucune technique pour écrire mes livres, mais j’ai eu le temps d’en inventer! Avec les ateliers, je voulais voir comment je procédais pour écrire, j’ai tout déconstruit de manière analytique. »