Stéphane Dion: «Je suis le candidat vert du Parti libéral»

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Publié 03/10/2006 par Magdaline Boutros

Vitalité économique, développement durable et justice sociale: Stéphane Dion a présenté les trois piliers de son programme au Club canadien de Toronto mardi dernier. «L’économie et le social doivent désormais être liés à l’enjeu du XXIe siècle: la réconciliation du développement économique avec les capacités de notre planète», a soutenu le candidat à la course au leadership du Parti libéral du Canada (PLC).

Sa candidature à la direction du PLC avait surpris l’automne dernier. On le croyait incapable de rallier l’esta-blishment du Parti libéral derrière lui. Mais voilà que Stéphane Dion, seul candidat québécois à la direction du PLC, s’est doucement hissé dans le peloton de tête. Selon le sondage Ekos-La Presse-Toronto Star dévoilé la semaine dernière, M. Dion récolte 17% des intentions de vote des délégués au premier tour et 27% au second. Le père de la Loi sur la clarté référendaire talonne ainsi les deux meneurs: Michael Ignatieff et Bob Rae.

«J’ai de grandes ambitions pour le Canada», a répété Stéphane Dion devant les quelque 120 convives du Club Canadien. «Je ne veux pas que nous manquions la nouvelle révolution industrielle. Et pour ne pas la manquer, il faut d’abord la reconnaître», a-t-il expliqué, faisant allusion à l’économie durable.

Stéphane Dion, candidat vert du Parti libéral? «Oui, je le suis. Rouge et vert. Je suis le candidat pour l’économie. Je crois que l’économie, pour être efficace au XXIe siècle, doit être durable. Elle doit être pensée à long terme», répond Stéphane Dion en entrevue.

Pour y arriver, il compte notamment établir un lien direct entre le portefeuille des citoyens et l’avenir de la planète. «Je veux qu’on ait des baisses d’impôts, mais qu’elles soient liées à des bons comportements environnementaux. Vous achetez des produits qui sont efficaces sur le plan énergétique? J’aimerais vous donner des baisses d’impôts pour vous encourager.»

Un projet ambitieux, conçoit le candidat, mais qui pourrait être mené à terme en s’appuyant sur l’ensemble des forces vives canadiennes, notamment grâce à une meilleure intégration des autochtones, des femmes et des jeunes à la vie politique canadienne.

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Un projet également indissociable du bilinguisme canadien et de sa promotion, croit Stéphane Dion. «Je ne peux pas atteindre mon objectif d’économie durable si je ne réussis pas à renforcer le bilinguisme», soutient celui qui a développé le Plan d’action sur les langues officielles, mieux connu sous le nom de Plan Dion. Il dit croire profondément en l’avantage économique des Canadiens bilingues sur la scène internationale. «Le Canada doit également profiter du fait qu’il a deux langues officielles qui sont des langues internationales.»

La campagne au leadership du Parti libéral devait être l’occasion de faire peau neuve pour le plus vieux parti canadien – qui est également le parti qui a cumulé le plus d’années au pouvoir à travers le monde, a rappelé Stéphane Dion. Mais voilà que des scandales refont déjà surface. Joe Volpe et Michael Ignatieff ont été éclaboussés la semaine dernière. Leurs organisations respectives auraient recruté frauduleusement de nouveaux membres. Chasser le naturel et il revient au galop, dit l’adage? «Ce n’est pas idéal, admet Stéphane Dion. Je n’aime pas ça du tout. Mais j’espère qu’on pourra se centrer sur les propositions qui sont faites pour améliorer le Canada», implore-t-il en ajoutant faire confiance au Parti libéral pour faire toute la lumière sur ces allégations.

Stéphane Dion jouit d’une popularité grandissante au Canada anglais, malgré son anglais encore boiteux. Au Québec, celui qui a longtemps été handicapé par les caricatures de Serge Chapleau le singeant en rat, réussit tranquillement à faire oublier son acharnement à promouvoir le fédéralisme canadien, qui a notamment mené à la Loi sur la clarté référendaire. Stéphane Dion aurait troqué son arrogance pour quelques bons coups, notamment son passage à l’Environnement avec en tête sa performance largement saluée à la présidence de la Conférence de Montréal sur les changements climatiques.

Sa stratégie pour faire de cette nouvelle ascension une réussite jusqu’au bout? «Je vais continuer à faire des débats de fond, d’apporter ma vision et de critiquer les mesures du gouvernement qui ne vont vraiment pas dans le bon sens en ce moment à Ottawa.»

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