«Lorsqu’en 1975, je suis devenu procureur général de l’Ontario, j’ai décidé de m’informer quant au besoin d’établir un système judiciaire officiellement bilingue, ce qui aurait aussi comme conséquence de démontrer aux Québécois que l’Ontario appuie la langue française.»
Les organisateurs du symposium « Justice et services en français en Ontario: bilan et perspectives », tenu le 20 septembre dernier à l’Université d’Ottawa, ont eu l’heureuse initiative de fournir à Roy McMurtry une tribune pour qu’il partage ses souvenirs sur les évènements qui ont mené à la reconnaissance du français comme langue officielle des tribunaux de l’Ontario.
«Pour moi, il fallait que la dualité de notre pays soit mieux reflétée dans notre système judiciaire. Les Franco-Ontariens ne devaient plus avoir à laisser leur langue à la porte avant d’entrer dans les salles d’audience de notre province.»
Parmi les souvenirs rappelés par Roy McMurtry, il y a l’été de 1955 qu’il a passé dans la ville de Québec alors qu’il était étudiant en droit à Osgoode Hall et qui lui a permis d’être sensibilisé aux griefs qui avaient envenimé les relations entre francophones et anglophones.
Il a aussi indiqué qu’un de ses premiers conseillers dans ses fonctions de procureur général avait été un de ses collègues au Conseil des ministres: René Brunelle l’avait informé des problèmes qui découlaient du fait que, devant les tribunaux du Nord de la province, la première langue du juge, des avocats et des témoins était souvent le français, mais que chaque mot devait être traduit puisque le dossier officiel devait être en anglais.