Le 88,1 FM octroyé à une station rock «indie»

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Publié 18/09/2012 par François Bergeron

La fréquence radiophonique 88,1 FM à Toronto, convoitée par la station communautaire francophone CHOQ et par la Première chaîne de Radio-Canada, ira finalement à Rock 95 Broadcasting Ltd, une entreprise de Barrie qui en fera une station de musique rock «indie», c’est-à-dire «indépendante», moins connue, locale.

C’est ce que le CRTC, l’agence fédérale de règlementation des ondes, a décidé la semaine dernière, au terme de plusieurs mois d’audiences.

Tant CHOQ que Radio-Canada avaient demandé cette fréquence de bonne qualité au centre-ville et au-delà, parce que les leurs (105,1 FM pour CHOQ et 860 AM pour la Première chaîne) ne sont pas assez puissantes et sont mises à mal par les édifices, les streetcars et d’autres obstacles au centre-ville.

Benoit Quenneville, le directeur de Radio-Canada en Ontario, s’est dit très déçu. «Nous avons travaillé fort pour tenter de démontrer au CRTC l’importance d’accorder la fréquence à la Première chaîne de Radio-Canada pour enfin permettre à toute la population francophone et francophile de Toronto d’avoir accès à notre signal. Je comprends le désir du CRTC de favoriser la diversité de l’offre de contenus à la radio. Mais la situation demeure qu’un service radiophonique local de base, financé par tous les contribuables canadiens, un service unique d’information en français, demeure inaccessible au cœur de la plus grande ville canadienne.»

À CHOQ-FM, c’est la consternation. La directrice générale Tonia Mori trouve que le CRTC «n’a pas pris suffisamment en compte l’importance des besoins de la communauté francophone de Toronto et évalué les impacts de leur décision sur notre radio communautaire».

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Suite à cette décision «malheureuse» du CRTC, «la Coopérative radiophonique de Toronto entend réfléchir aux différentes possibilités qui permettront à CHOQ-FM de mieux desservir les francophones et francophiles de Toronto. Le Conseil administration créera un comité d’urgence pour évaluer les différentes alternatives.»

À CHOQ-FM, on se considère néanmoins satisfait de la mobilisation citoyenne ayant généré l’appui de nombreux citoyens, organisations et personnalités comme la ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Madeleine Meilleur.

Cette dernière s’est d’ailleurs dite déçue de la tournure des événements, tout en reconnaissant «le bien-fondé d’une nouvelle station radiophonique torontoise qui favorisera la promotion de la musique des artistes canadiens émergents et indépendants».

Selon Mme Meilleur, «le CRTC prive les francophones du grand Toronto d’un accès accru à la radio francophone et, par le fait-même, d’un catalyseur de la culture francophone dans la plus grande ville du Canada», estime Mme Meilleur. Celle-ci promet de continuer «de promouvoir l’accès et le déploiement des médias francophones à Toronto et en Ontario parce qu’ils constituent un repère identitaire majeur renforçant le sentiment d’appartenance et favorisant le développement global de la communauté franco-ontarienne.»

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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