Après une croissance que plusieurs lui envient, le mouvement journalistique de vérification des faits est à une croisée des chemins: comment parvenir à rejoindre les audiences les plus réfractaires? Un défi d’autant plus grand que les données sur l’impact du travail des vérificateurs sont encore maigres.
Par exemple, ce concept appelé en psychologie «effet rebond» ou «effet backfire», selon lequel une personne à qui l’on démontre qu’elle a tort risque de se braquer? Eh bien l’effet ne serait pas aussi fort qu’on l’a laissé entendre ces dernières années.
Autre exemple: corriger une fausse information émise par un politicien s’avérerait bel et bien efficace. Même un partisan de ce politicien peut corriger ses convictions en fonction des faits qui lui sont présentés… ce qui ne l’empêchera toutefois pas de continuer à voter pour ce politicien.
Ce sont là deux tendances récentes de la recherche universitaire qui ont été présentées aux participants au 4e congrès international sur la vérification des faits (Global Fact 4), qui avait lieu du 5 au 7 juillet à Madrid.
De l’opinion au vote
La psychologie recommande deux choses, a déclaré la psychologue australienne Briony Swire-Thompson: éviter la confrontation lorsqu’on publie une vérification des faits, et éviter de répéter la fausse rumeur dans le titre, de peur qu’elle ne s’imprime encore plus fort dans l’esprit du «croyant».