Est-il possible que les trois quarts de notre ADN soient inutiles? Après 20 ans d’un débat qui dit tantôt oui, tantôt non, une nouvelle étude fait pencher le balancier vers l’inutile.
L’expression «ADN poubelle» (junk DNA) a beau s’être invitée dans le langage courant, beaucoup de généticiens la dénoncent comme exagérée: il est trop tôt, disent-ils pour qualifier ces gènes d’inutiles.
Ces chercheurs préfèrent parler d’ADN non codant: ce sont des gènes qui ne produisent pas de protéines et dont on ignore pour l’instant la fonction.
Fonctions invisibles
Peut-être s’agit-il de gènes endormis en attente d’un besoin qui ne s’est pas présenté. Ou de gènes qui remplissent bel et bien une fonction, mais invisibles à nos yeux parce qu’elle se manifeste uniquement en relation avec les gènes qui, eux, sont vraiment actifs.
Le problème avec cette dernière hypothèse est que bien qu’il soit effectivement établi qu’il existe des gènes «non-codants» travaillant en relation avec les autres, ceux-ci ne représentent que 10% du total de «l’ADN-poubelle» — un fait établi depuis le début des années 1970. Autrement dit, 90% n’encode pas de protéine ni ne semble collaborer à quoi que ce soit.